Jack Harris
Ireland, my love
Poèmes inspirés par l'Irlande - 4
Textes et photos © by Jack Harris
L’imaginaire
Embarquer à nouveau puis reprendre le large
Dans le but d’aborder à la côte irlandaise,
Mon cœur qui bat d’émoi d’adrénaline charge
Un esprit survolté. Mieux vaudrait qu’il s’apaise
Et que pour un moment il retrouve l’esprit,
Qu’il lui faut sans tarder s’imposer une trêve
Puis tenter d’oublier ce qui n’est que le fruit
D’un désir persistant qui découle d’un rêve.
Mais rêver est si bon et permet de penser
A ce monde lointain qui est si merveilleux
Que l’on ne peux, dès lors, jamais s’en détacher
Car se sentir là-bas, c’est se sentir heureux.
Cendrieux, le 19th October 2015
Choisir un thème
Si je devais choisir un thème pour écrire
Par avance je sais ce que je pourrais dire
Car ma pensée, souvent, s’en va vers des rivages
Dont mon cœur a gardé de sublimes images.
Des côtes irlandaises aux contours escarpés
Balayés par les flots qui, parfois déchaînés,
Font entendre les plaintes et les gémissements
Des marins morts en mer, que transportent les vents.
Mais pour nous consoler de ces destins tragiques
Les péninsules exposent des décors magiques
Qui ravisent les yeux, puis imprègnent en l’esprit
Le profond sentiment qu’on est vite séduit
Au point de ressentir un étrange malaise
Lorsque l’on est chez soi, assis sur une chaise,
Après avoir connu tant de jours merveilleux
A travers ce pays qui sut nous rendre heureux.
Cendrieux, 24th October 2015
Envie de danser
Que j’aimerais danser au rythme des musiques
Que l’on joue si souvent dans les pubs irlandais
Mes gambettes hélas!... sont d’âges canoniques
Et elles sont mal foutues, c’est vrai je suis français.
J’aurais aimé danser avec les irlandaises
Qui gardent leurs deux bras pendre le long du corps,
Puis elles sont si jolies avec leurs yeux de braises
Qui peuvent enflammer le cœur le plus retors.
Si j’avais pu danser c’eut été magnifique
Mais malheureusement, c’est espérer en vain,
A moins qu’un Leprechaun par un geste magique
Veuille me transformer car je suis un pantin.
Cendrieux, 19th October 2015
Etrange sentiment
Traverser les terrains où poussent les bruyères
En suivant les chemins à travers les tourbières,
Et ressentir l’action des vents sur le visage
Est si doux, apaisant, quand je suis de passage.
Regarder les moutons marqués par des couleurs,
Qui craignent nullement la venue de voleurs,
En broutant l’herbe grasse et verte dans les plaines
Est le plus sûr moyens de soulager mes peines.
Admirer les décors grandioses, magnifiques,
Que nous offre l’Irlande, nous paraissent magiques
Et glissent dans notre âme l’étrange sentiment
Qu’il nous faut revenir inévitablement.
Cendrieux, le 20th October 2015
Féerie
C’est une féerie que nous offre le temps
Quand l’ombre des nuages obscurcissent les champs
Poussé par les vents forts venus de l’Atlantique
Qu’éructe de très loin un être chimérique.
C’est une féerie car, à chaque saison,
L’Irlande sait offrir une telle moisson
De fleurs et de couleurs qui procure l’envie
De venir s’implanter pour y finir sa vie.
C’est une féerie quand dans la chaude ambiance
Que procurent les pubs où l’on chante, où l’on danse,
Où chacun fraternise et se laisse griser
Par une bonne humeur qu’on ne peut qu’apprécier.
C’est une féerie de villes, de villages
Que l’on croise aux détours de routes en virages,
Mais qui sont dispersés à travers la verdure
Comme des oasis perdus dans la nature.
C’est une féerie quand mon rêve insensé
Peut m’éloigner d’ici où je suis attaché
Au fond d’une maison aux murs froids et austères,
Aussi froids que le sont, ici, les caractères.
Cendrieux, le 25th October 2015
J’ai retrouvé la paix
J’ai retrouvé la paix dans le pays des rêves
Où l’Atlantique vient s’échouer sur les grèves,
Dans de lascives plaintes émises par le flux,
Puis les gémissements émanant du reflux.
J’ai retrouvé la paix sur les landes désertes
En me laissant guider, avec des pas alertes,
Dans le Connemara, à travers à travers les bruyères
Evitant, par endroits, les tranchées de tourbières.
J’ai retrouvé la paix auprès les lacs tranquilles
Mais encore, il est vrai, dans ces charmantes villes
Dont les murs colorés procurent une chaleur
Qui vient ravir les yeux et fait battre le coeur.
J’ai retrouvé la paix à travers le silence
Et la beauté des lieux qui, de toute évidence,
Donnent à ces décors une telle harmonie
Qu’on ressent le besoin d’y terminer sa vie.
Cendrieux, 2th november 2015
Esprit vagabond
Mon esprit vagabonde et franchit la distance
Qui l’entraîne très loin des côtes de la France
Pour rejoindre un pays qui est cher à mon coeur
Puisque je puise en lui un infini bonheur.
Je me retrouve alors à Snem, puis à Tralee,
Pour un très court instant, le temps d’une envolée
Me voilà à Galway, mais je rejoins Leenane
Alors, à ce moment, sautant du coq-à-l’âne
L’arrêt à Waterford m’offre un tel horizon
Que mon être en entier se met au diapason
De cette immensité couverte de verdure
Où paissent les moutons libres dans la nature.
C’est un ravissement qui chamboule mon cœur
Au point d’être fatal à mon rêve enchanteur.
Je me retrouve ainsi dans la réalité
Au creux d"un vieux fauteuil, comme tétanisé.
Cendrieux, 13th november 2015
J’ai le blues
J’ai le blues en songeant à la lointaine Irlande
Qui verse dans mon cœur de la mélancolie,
J’aimerais tant pouvoir me trouver dans la lande,
Respirer son air pur lors de ma flânerie.
J’ai le blues qui me vient quand j’entends la musique
Qui peut sans prévenir faire vibrer mon âme,
Cela me fait l’effet d’être un peu euphorique
Tout en devant subir le sentiment d’un drame.
J’ai le blues en voyant au fond de ma mémoire
Les images que j’ai pieusement conservées,
Et qui sont le reflet rappelant mon histoire
Au cours de mes voyages et de mes échappées.
J’ai le blues et je sens que coulent sur ma joue
Quelques larmes salées échappées de mes yeux,
Revivre ces instants, il faut que je l’avoue
Est l’unique moyen pour me sentir heureux
Cendrieux, 3th November 2015
Dublin airport
Quand l’avion fut en vue des côtes irlandaises
J’ai su que mes espoirs n’étaient pas des fadaises
Et je sentis, alors, monter une chaleur
Qui vint pour envahir le tréfonds de mon cœur.
J’allais pouvoir toucher le sol qui m’est si cher
Après un long moment à survoler la mer,
Je fus tout excité lorsque les réacteurs
Arrêtèrent, enfin, leur chants peu enchanteurs.
En foulant le tarmac je me sentis revivre,
Bien que n’ayant pas bu, malgré tout, j’étais ivre,
Ivre de parvenir au but de mon voyage
Afin de m’intégrer dans un peuple si sage.
Il me fut impossible à arrêter le temps
Pour passer des hivers et de nombreux printemps
Or, depuis mon retour, sur la terre de France,
J’éprouve au fond de moi une grande souffrance.
Cendrieux, 8th november 2015
Prise d’armes
Revivre en un instant des années de jeunesse
Pourrait être estimé commettre un prouesse,
Malgré tout j’ai vécu un semblable moment
Le temps d’une minute, ou moins, certainement.
M’étant placé au fond, dans le car de tourisme
Pour me sentir à l’aise, et non pas par snobisme,
Je prenais des photos malgré l’épaisse vitre
Pour, plus tard, illustrer un tout nouveau chapitre.
En traversant Galway, à un instant précis,
Mon cœur à fait un bond, je fus au paradis
En voyant sur un quai au devant d’un navire
Un équipage en rang. Il fut mon point de mire
Pour tirer des clichés sur cette prise d’armes
Qui fit, en mon esprit, résonner les alarmes
Me ramenant aux temps passés dans la marine
Dont j’ai la nostalgie qui souvent me chagrine.
J’ai, à cette occasion, fait un bond en arrière,
Ce fut comme un cadeau qu’à bien voulu me faire
Le destin en ce lieu qui est doux à mon cœur
Car l’Irlande est vraiment source de mon bonheur.
17th november 2015