Jack Harris
Ireland, my love
Friday 16th october 2009
Textes et photos © by Jack Harris
Tout a une fin malheureusement. Peu après le breakfast, un taxi nous pris en charge afin de nous conduire à l'aéroport.
En ce lieu, nous avions quelques heures à attendre pour notre vol mais à quoi aurait-il servi de rester à Dun Laoghaire étant donné que nous n'aurions rien pu faire sinon que d'attendre à l'hôtel ?
De plus, nous ne connaissions rien des procédures d'enregistrement dans cet aéroport, et bien nous en pris car il fut très difficile de trouver une personne parlant français parmi le personnel présent aux divers comptoirs.
Nous gardions dans la tête une foule d'images et de merveilleux souvenirs, mais nos cœurs étaient gros d'être obligés de quitter cette terre irlandaise si hospitalière sachant qu'à notre retour en France il en serait tout autrement.
Après avoir trouvé le bureau d'enregistrement d'Aer Lingus qui était situé en sous-sol, et nous être enregistrés, vint enfin l'instant d'aller patienter dans la salle d'appel d'où nous pouvions suivre l'activité des avions.
Notre vol fut annoncé à l'heure dite puis l'embarquement suivit peu après. Alors que nous étions déjà installés sur nos sièges, un groupe d'individus bruyants pénétra dans l'appareil et nous comprîmes aussitôt qu'il s'agissait de français. Leur conduite tranchait nettement avec le comportement que nous avions connu de la part des irlandais.
Cela en rajouta encore à notre mélancolie. Certes j'étais heureux à l'idée de revoir mon épouse ainsi que mon autre fille, mais rien qu'à la pensée de me retrouver au sein d'un pays en pleine décadence et déliquescence gâchait ma joie.
L'ultime moment venu, l'appareil d'Aer Lingus s'ébranla pour regagner la piste d'envol, puis s'éleva rapidement dans les airs dans le but de regagner l'aéroport de Bordeaux.
En conclusion
Six ans se sont écoulés depuis notre escapade sur le sol iralandais, six ans que nous sommes nostalgiques de ce merveilleux pays et que notre plus grand désir consiste à y retourner.
Bien des choses furent responsables de la mélancolie dont nous souffrons, à savoir :
1 - La gentillesse, le dévouement et la patience des personnes avec lesquelles nous avons eu à faire.
2 - La politesse ainsi que la courtoisie des personnes que nous avons croisées dans les rues, de même que lors de nos déplacements.
3 - L'extrême propreté qui règne dans les trains, qu'ils soient de banlieue ou sur les grandes lignes. Mais également la propreté des quais dans les gares tout comme celle qui règne dans les rues.
4 - L'entretien impeccable des parcs et jardins.
5 - La brillance des vitres aux fenêtres dépourvues de volets extérieurs.
6 - La facilité qui est offerte pour se restaurer à tout moment du jour.
7 - Bien entendu, la grandeur et la beauté des paysages qui sont un véritable enchantement
Certes, en France, nous avons également de magnifiques paysages mais, hormis cela, il faut reconnaître en toute honnêteté que la mentalité des français est loin, très loin de valoir celle des irlandais. Je puis en dire tout autant de la propreté qui règne dans notre pays, comparativement à celle que nous avons constatée dans la verte Erin.
Si je suis parti en Irlande c'était uniquement pour satisfaire à une demande de notre fille Audrey-Parme car, pour ma part, j'avais des a priori sur un peuple que je croyais bagarreur, chauvin, renfrogné, hostile aux étrangers. Or, j'admets volontiers que je n'étais qu'un sot car j'ai découvert que toutes ces idées préconçues se révélaient totalement stériles et absurdes.
Il me fut donné de découvrir de nombreux peuples au cours de ma vie, qu'il s'agisse du temps où je naviguais ou simplement de l'époque qui suivit ; or les Irlandais ont marqué mon esprit comme étant le peuple le plus accueillant et le plus chaleureux qu'il me fut donné de connaître.
Autrefois, j'eus le bonheur de découvrir l'Ecosse dont j'ai gardé un excellent souvenir tant à l'égard de ses habitants que de la grandeur de ses paysages. Cependant, que les écossais pardonnent ma sincérité, je n'ai pas connu une aussi grande nostalgie, un besoin aussi indiscible d'y revenir, que ceux que j'éprouve à l'égard de l'Irlande.
Après notre retour en métropole, le savoir-vivre et le geste de reconnaissance dont a fait preuve à mon égard le personnel du Kingston Hotel fut remarquable. En Effet, ayant adressé au Kingston Hotel la photographie de la jeune femme figurant à mon côté, qui nous servit nos repas, je reçus par retour, en décembre 2009, une carte postale me souhaitant un joyeux Noël, carte sur laquelle chacun des membres du personnel du Kingston Hotel avait apposé sa signature.
Je fus excessivement sensible à ce geste, d'autant plus qu'ayant dans le passé, sur notre territoire, participé à de nombreux spectacles à titre gratuit, ce fut très rarement que les bénéficiaires me donnèrent une marque de reconnaissance, ne serait-ce que verbale.
Je me suis énormément dévoué pour mon pays allant jusqu'à risquer ma vie durant les années où je fus militaire, puis policier, mais je l'ai également servi tant sur le plan artistique que sur le plan littéraire puisque je laisserai derrière moi, à la fin de ma vie, un important nombre d'ouvrages qui auront grossi le patrimoine national.
Contrairement aux nombreuses promesses de recommandations qui me furent faites je ne reçus jamais la moindre aide et les seuls honneurs qui récompensèrent mon travail me furent donnés par des pays étrangers. Peut-on, dès lors, s'étonner de mon aigreur à l'égard des institutions françaises ?
L'amertume que j'éprouve à l'égard de mon pays natal n'est pas spéciale à ma modeste personne puisque nombreux sont les artistes, les savants, les chercheurs, etc... qui s'expatrient en raison du désintérêt qu'ils rencontrent de la part du monde politique aussi bien que financier.
Si j'en avais la possibilité et les moyens, mon rêve serait de terminer mes jours sur le sol irlandais si cher à mon cœur et je souhaite qu'après mon décès, mon corps soit incinéré puis que mes cendres soient dispersées en Irlande.