

Poète de l'Amour et de la Paix
Ambassadeur Universel de la Paix
Jack Harris
Quelques extraits d'ouvrages - 7
Indécence
Il arrive, le soir,
Quand tu te déshabilles,
Que, devant ton miroir,
Nue, tu te démaquilles,
Je me prends à penser
À regretter ce temps
Où quand, jeune mariée,
Derrière le paravent
Tu abritais ton corps
Comme un bijou sacré.
Je faisais mille efforts
Afin de t’amener
À supprimer l’objet
Cachant ma convoitise.
Mais, toi, d’un quolibet,
Tu restais insoumise
Me laissant impatient
À te prendre en mes bras
Et, comme un mendiant,
Je t’implorais tout bas.
Aujourd’hui, tu n’as plus
Cette belle décence
De ces jours disparus.
Je sens l’indifférence
Que tu portes à ton corps
Et c’est bien regrettable,
Car j’éprouve un remords
Dont je suis responsable
Reproche
Ah!... Combien je maudis
Cette idée que j’ai eue,
Le jour où je t’offris
Cet objet superflu
Pour lequel, le soir,
Souvent tu m’abandonnes.
Ah!... lui et ton miroir:!...
Que Dieu me le pardonne,
Je voudrais les briser,
Les projeter à terre,
Qu’il n’en puisse rester
Pas la moindre poussière
Car ce sont des voleurs
Qui me volent le temps,
Qui dérobent les heures
De nos premiers instants.
Tu es là , attentive,
Regardant ta télé,
Mais tu es évasive
Quand je veux t’embrasser.
Que tu le veuilles, ou non,
Tu es une infidèle
Et quand j’y pense, au fond,
Eh bien!... je me rebelle
Car je n’ai que le soir
Pour profiter de toi
Or, toi, sans le savoir,
Tu t’éloignes de moi.
Tu préfères, je le sais,
Cet objet familier,
Je le sens, et c’est vrai
Que je suis oublié.
Oh!... tu es bien méchante
De me laisser ainsi ;
Ma rancœur est pesante
Aussi, je te le dis :
Je regrette ce jour
Ou je t’ai acheté
Pour te plaire, mon amour,
Ce poste de télé.
Le dîner aux chandelles
Nous dînerons ce soir
Aux lueurs des chandelles
Et, pour te faire valoir,
Cette robe à dentelle
Que tu as achetée
Il n’y a pas longtemps
Tu pourras la porter.
Dessus, évidemment
Tu poseras ta broche.
Oui !... celle qu’à ta fête
Je t’offris. Mais, approche,
Ne fais pas cette tête !...
Qu’as-tu donc mon amour
Tu me parais chagrine ?
Je sens un sanglot lourd
Qui gonfle ta poitrine.
Aurais-tu un souci,
Un embarras caché ?
Il n’en est rien. Mais oui !...
Je t’ai toujours aimée !...
Est-ce possible qu’un doute
Ait effleuré ton âme ?
Il faut, coûte que coûte,
Que tu me crois, Madame !...
Car je t’aime, je t’aime,
Et je le dis encor.
Ah !... Tu me crois quand même !...
Tu es un vrai trésor.
Mais il se fait bien tard
Va mettre tes dentelles,
Nous dînerons ce soir
Aux lueurs des chandelles.
La tonnelle
Dieu!... qu’il fait bon ce soir!...
Allons sous la tonnelle.
Je prendrai un bougeoir
Avec une chandelle
Afin de maintenir
Un léger éclairage
Permettant à loisir
D’admirer ton visage.
LÃ , du vieux banc de pierre
Formant la demie-lune,
Sous la voûte de lierre
Qui estompe la lune
Je pourrai te saisir,
T’attirer contre moi.
Quand, prête à défaillir
Et brisée par l’émoi
D’un sursaut calculé
Et empli de douceur
Tu m’auras repoussé
Me disant : "tout à l’heure",
Mon ardeur grandissante
S’effacera soudain,
Or, te sentant méfiante
Je saisirai ta main
L’approchant de mes lèvres
Juste pour l’effleurer.
Mais toi, ô sacrilège!...
Tu l’auras retirée
Puis, rejetant la tête
Sur l’arrière de ton corps,
D’un rire de coquette
Tu briseras l’effort
Que je faisais en vain
Pour ne pas te brusquer.
Me plaçant assez loin
Afin de te bouder
Je laisserai passer
Ainsi quelques minutes
Attendant que, froissée
Et me traitant de brute,
Tu reviennes vers moi
M’apporter ta chaleur
En blottissant d’effroi
Ta tête sur mon cœur.
Toi et tes plantes
Elles comptent bien plus
Tes plantes et tes roses
Que moi, qui ne peux plus
Accepter de telles choses,
Car j’en ai plus qu’assez
De tes très chères fleurs !...
Tu peux me délaisser,
Ignorer mon ardeur
Mais je n’accepte pas,
C’est bien vrai, le partage.
Tu n’appartiens qu’à moi !...
Et, sans aucun jambage,
Je m’empresse de suite
De te le rappeler.
Réellement, tu mérites
Que je sois excédé.
Il n’est pas dans mon fond
De te faire des reproches
Mais reconnais, qu’au fond,
Parfois tu me décoches
Des traits qui me transpercent,
Me meurtrissent le cœur,
Aussi, moi, je te perce,
Et selon mon humeur,
Cet amour qui t’est propre,
Eveillant ta conscience
A ces actes impropres
A calmer ma patience.
Je ne t’en voudrai pas
Si tu ignores ces mots
Car je t’aime et... je crois
Que je suis vraiment sot.
Le cheveu blanc
C’est un temps bien maussade
Que celui d’aujourd’hui.
Comme pour la parade,
Les nuages de pluie
Défilent silencieux
En survolant la terre,
Et les vents, furieux,
Aveuglés de colère
Soufflent en mugissant
Leur étrange complainte.
Est-ce un pressentiment
Dont je ressens l’étreinte
Ou n’est-ce qu’un malaise
Qui sera passager ?
Mais non, ne m’en déplaise,
Cette réalité
Elle est bien évidente.
Je la vois à présent,
Comme une flamme ardente
Ce petit cheveu blanc
Que renvoie le miroir
M’apparaît tout-à -coup;
Ce n’est pas illusoire
Aussi, je m’y résous
Non sans que l’amertume
Ne me touche le cœur.
Vite, je m’accoutume
A ce nouveau malheur
Qui n’est rien qu’une image
Des ans que j’ai vécus,
Vers un nouveau passage
Dans un monde inconnu.

Poèmes intimes
Bizerte 1961
Jack Harris sur le pont du dragueur "Liseron"

Bord de mer
Huile sur toile - 1976 - Jack Harris

Salon du Livre à Saint-Rabier
Jack Harris à son stand
Impatience
Viens vite pour t’étendre
Près de moi sur la couche
Que je puisse enfin prendre
Et tes lèvres, et ta bouche.
Viens vite t’allonger
Sur le blanc de nos draps,
J’ai besoin de t’aimer,
Te serrer en mes bras.
Viens reposer ton corps
Sur le duvet soyeux
Que je puise aux trésors
Qui sont si merveilleux.
Viens me donner cela
Que je goûte à l’amour
Car très bientôt, déjà ,
Va se lever le jour.

Les textes présents sur cette page sont extraits de l'ouvrage " En toute intimité "
ISBN - 978-2-859476-146-1
Jack Harris, composant dans son atelier en Dordogne