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Quelques extraits d'ouvrages

 

Le retour

 

Tiens !... C’est toi !...

Je me suis demandé qui frappait à la porte !...

J’étais loin de songer, et tu le comprendras,

Que tu puisses, tout-à-coup, surgir de la sorte.

Je ne m’attendais plus à te voir revenir

Te croyant, tout là-bas, dans ce pays lointain

Aux rivages heureux, où tu disais partir,

Or, je te trouve là !... ta valise à la main.

Ca me fait drôle, en fait, que tu sois devant moi

Et des questions soudaines assaillent mon esprit :

Par quel heureux hasard parais-tu sous ce toit

Après m’avoir laissé, déchiré et meurtri ?

Reviendrais-tu chercher tes malles qui, là-haut,

Sont restées empilées comme avant ton départ ?

Tu y retrouveras tes robes, tes chapeaux,

Ta trousse de toilette, tes bijoux et tes fards.

Non, je n’ai point touché à toutes ces reliques,

Tous ces nombreux objets qui t’étaient familiers

Car, par eux, je sentais, dans les moments critiques,

Un reste de présence parmi le mobilier.

J’imaginais, parfois, ton ombre sur le mur

Où plaçais deux couverts, très souvent, aux repas

Mais, le plus difficile, le moment le plus dur,

C’est quand, dans notre chambre, je retrouvais nos draps.

Là, plongeant les deux mains dans l’oreiller de plumes

Mes lèvres murmuraient ton prénom à mi-voix,

Il me semblait entendre, du moins, je le présume,

Comme un cri déchirant et sublime : ta voix.

Oh oui !... J’ai bien pleuré durant ces quelques jours

Car je désespérais vraiment de te revoir.

Toi, sans me prévenir de ton prochain retour

Tu débarques, insouciante, et même sans savoir

Si je suis libre ou non. Tu arrives, c’est tout !...

Ta confiance envers moi n’a pas démérité,

Tu es bien imprudente, je te le dis, surtout

Que depuis ton départ tu ne m’as adressé

Pas une seule lettre, pas même un simple mot

Pour me réconforter, me dire que, peut-être,

Un jour tu reviendrais. Faut-il que je sois sot,

Que mon amour pour toi m’ait fait tourner la tête !...

Mais, ne reste pas là à tenir ta valise !...

Donne-moi cet objet, retire ton manteau.

Dieu !... Que tu es mouillée !... Enlève ta chemise,

Ne fais pas de manière, je le connais ton dos !...

Viens dans le grand fauteuil où tu aimais t’asseoir,

Près de l’âtre où les bûches brûlent en crépitant.

Très bien !... Installe-toi !... Quant à moi, je vais voir

Si le souper est prêt. Attends-moi un instant.

Extrait de "Du fond du cœur - volume 1"

 

La ballerine

 

Une jeune souris fut d’abord petit rat

Un petit rat parmi le corps de l’opéra

L’opéra où l’on chante, l’opéra où l’on danse

L’opéra où il faut connaître la cadence

Afin de parvenir à faire les entrechats

Et marcher sur le sol comme sur du verglas

Quand ses petits petons se tenaient sur leurs pointes

Et que, les bras en l’air, elle gardait les mains jointes

On eut dit un poisson tenant droit sur sa queue

Qui frétillait sur l’eau de la mer toute bleue.

Quant au petit tutu qui ceignait sa ceinture

Il sursautait léger au rythme de l’allure

Imposé par la danse en de pareils instants

Quand la musique joue, guide les mouvements.

Ce petit rat devint, un beau jour une étoile

Qui jusqu’au firmament s’envola dans son voile

Pour veiller aux souris devenant petits rats

Dans un corps de ballet, celui de l’opéra.

Extrait de "Entre deux poésies"

 

La bonne volonté

 

Dans un monde en folie éprouvé par les crimes,

Dans un monde guerrier sombrant dans les abîmes

Mais où l’on crie bien haut "Vive la liberté"

Il manque juste un brin de bonne volonté.

 

Dans un monde cruel où se meurent de faim

Des femmes, des enfants privés même de pain

Quand quelques-uns dévorent avec voracité

Il manque juste un brin de bonne volonté.

 

Dans un monde inégal où règne la misère

Où des individus font sans plus de manière

Un profit outrancier qui est immérité,

Il manque juste un brin de bonne volonté

 

Dans un monde brutal vraiment trop inhumain

Où l’on vit aujourd’hui sans penser à demain,

Où l’environnement devient fragilisé,

Il manque juste un brin de bonne volonté.

 

Dans un monde sans cœur, dépourvu de sagesse

Je crie aux décideurs dépourvus de noblesse

Mon plus profond mépris pour leur indignité

Puisqu’il leur manque un brin de bonne volonté.

Extrait de "Selon l’humeur du jour"

 Jack profitant d'un instant de repos à Dublin en octobre 2009

Jack et sa fille AURORE en répétition dans leur café-théâtre à Dives-sur-Mer, en 1979

Jack en spectacle à Backnang (Allemagne)

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