

Poète de l'Amour et de la Paix
Ambassadeur Universel de la Paix
Jack Harris
Je m’en irai
 
Je m’en irai flâner à travers bois et champs
Goûter la solitude, en profitant du temps
Que peut m’offrir la vie en raison de mon âge
Entassant chaque année pour en tourner la page.
Je tiens à profiter des jours qui sont offerts
Pour prendre des chemins qui partent de travers,
Sillonnant au hasard à travers la nature
Et longeant, quelquefois, une source d’eau pure.
Je veux aller me perdre au fond de ces forêts
Qui recèlent des vies qui cachent leurs secrets
Que, seul, le bruissement d’une feuille légère
Parvient à les trahir de façon éphémère.
J’aspire à m’échapper vers un autre horizon
Car la ville, à mes yeux, est pire qu’un poison ;
J’y ai perdu le goût, toute ma joie de vivre,
De m’en être éloigné d’un grand poids me délivre
Prise de conscience
 
Il serait temps de prendre en considération
Que vous avez blessé notre planète Terre,
Décidez, à présent, de mieux faire attention
Avant que ça l’amène à déclarer la guerre
Aux petits avortons stupides que nous sommes,
Qui ne savons que prendre et ne jamais donner,
Il est faux de penser de se croire autonomes
Car nous dépendons tous d’un monde nourricier.
Cessez d’empoisonner nos fleuves, nos rivières,
Nos étangs et nos lacs, nos mers, nos océans,
D’abattre ainsi le bois dans des forêts entières
Car l’heure est arrivée de modifier vos plans.
Montrez-vous, s’il vous plaît, un peu plus raisonnables
Et mettez donc un frein à votre frénésie,
Vos richesses en or seront point profitables
Si notre astre demain punit votre folie.
Respectabilité
 
Dans sa globalité l’humain a le devoir
D’agir d’une façon qui s’avère équitable
C’est la responsabilité de qui tient le pouvoir
Sous peine de porter le nom de misérable.
Pour procéder ainsi il faut une conscience
Qui accorde aux vertus une grande valeur,
Et qui sache donner une extrême exigence
A ce très noble mot qui s’appelle l’honneur.
Pour gouverner un peuple l’on doit se montrer sage
Et non administrer dans son propre intérêt,
Car de spolier autrui n’est vraiment pas un gage
Que l’on peut être fier de sa place, au sommet.
J’aime le miséreux qui vit dans la droiture
Qui respecte les lois de notre société,
Mais j’abhorre les gens usant de forfaiture
Qui ne m’inspirent pas un seul brin de pitié.
Insolence
  
Quand je vois à quel point le manque de respect
Qu’ont les politiciens envers les électeurs
Je ne peux que rester devant eux circonspect
Car bien plus qu’injurieux, ils sont fieffés menteurs.
Doivent-ils s’étonner devant mon insolence
Quand j’use à leur égard parfois de mots cinglants,
Puisqu’ils agissent mal en parfaite conscience
Des maux qu’ils occasionnent en tant que dirigeants.
Pareils à des bouffons gesticulant sans cesse
Ils font de l’Assemblée un théâtre infernal,
Pareils à des enfants qui devant la maîtresse
Pensent à chahuter, et non à leur travail.
Sans trop vouloir parler de leur absentéisme
A l’instant de voter pour de nouvelles lois,
Je peux tout simplement les traiter de fumistes
Ces petits serviteurs se prenant pour des rois.
Sainteté
  
L’on se plaît à chanter l’amour et la tendresse
Mais dans le même temps on tue de pauvres gens,
Je vois dans tout cela l’énorme petitesse
D’esprits civilisés qui n’ont aucun bon sens.
Réduire des familles entières à la misère
Quand d’autres, sans scrupule, étalent leur fortune,
Provoque quelque part un climat délétère
Que je n’apprécie guère, ou plutôt, m’importune;
Je pensais que l’humain, doté d’intelligence
La mettrait à profit pour embellir son sort
Or je constate en fait ce n’est qu’en apparence
Car par son égoïsme il est faiseur de mort.
Seul celui qui partage avec amour son pain,
Qui de sa vie protège un pauvre malheureux,
A droit avec respect au titre d’être humain.
Oui, ces gens-là auront toujours grâce à mes yeux.
Indifférence
 
Sachez que je n’ai point de goût pour la révolte
Et quoique mes écrits indiquent le contraire,
Cela provient du fait que ce que je récolte
Venant de votre part rend ma vie trop précaire.
Peu m’importe celui qui détient le pouvoir
Car il est réservé aux manipulateurs
Ce qui n’est point le but, vous devez le savoir
Puisque vous écartez quiconque à des valeurs.
Vous méprisez celui qui n’est à votre table
Car c’est un moins que rien dépourvu de richesse,
Mais il vaut mieux que vous qui êtes un misérable
En ne possédant pas un seul brin de sagesse.
Ma pitié est pour vous plus grande que ma haine
L’inverse reviendrait dès lors à m’abaisser,
Je n’en ai guère envie, et puis cela entraîne
Un risque conflit qu’il vaut mieux éviter.
Le dominateur
 
N’ayez point devant moi vos grands airs de seigneur
Car vous êtes en fait qu’un petit être humain,
Vous avez des envies, vous éprouvez la peur,
Et de vivre longtemps, pour vous, rien n’est certain.
Qu’avez-vous plus que moi si ce n’est votre orgueil,
Vos goûts de trahisons, vos envies de richesses,
D’être assis sur un trône et non dans un fauteuil
Pour dominer tous ceux qui saluent vos bassesses ?
Privé de modestie et plus fier qu’Artaban
Vous vous glorifiez de dominer le monde,
Quand en réalité, vous resteriez en plan
Sans cet atout majeur qui est votre faconde.
Mais vous n’êtes qu’un nain, un misérable nain,
Se trouvant dépourvu de la moindre noblesse;
Puis, ce dont je suis sûr, ce dont je suis certain,
C’est qu’en vous il n’est pas un seul brin de sagesse.
Mauvais jugement
  
Par principe l’on voit un vagabond errant
Lorsque sur un poète on parle en ignorant
Ce qui peut animer une âme hypersensible
Qui s’écarte du lot d’une masse insensible.
L’on voit dans le poète un doux esprit rêveur
Qui s’en va dérivant dans son monde intérieur
Naufragé volontaire au milieu de son île
Qui recherche une paix qui semble bien fragile.
L’on juge le poète un peu comme un vieux fou,
Comme un illuminé qu’on admet peu ou prou
Car ses vers quelquefois empreints de vitriol
Disent des vérités qui dormaient en sous-sol.
L’on refuse de voir dans le poète un sage
Qui oppose l’amour aux armes en usage
Dans une humanité qui par trop se déchire,
Se livre à des combats qui ne peuvent que nuire.
Extraits du recueil "A travers bois et champs"
ISBN - 978-2-85946-150-8
Brumes d’automne
 
Dans les brumes d’automne, un vol léger d’oiseau
Se fraye son chemin parmi les gouttes d’eau
Tenues en suspension, comme flottant dans l’air,
Jusqu’à ce que le ciel redevienne plus clair.
Dans les brumes d’automne où les gelées sévissent
Les troupeaux dispersés, près de haies, se blottissent
Meuglant de temps en temps pour marquer leur présence
A travers le pesant, l’inquiétant silence.
Dans les brumes d’automne l’aiguail du matin
Dépose mille perles tout au long du chemin
Sur les fils si ténus des toiles d’araignées
Qui restent sagement, en leur cocon, cachées.
Dans les brumes d’automne une brise légère
Fait frissonner les hommes au sein de leur chaumière
Qui aspirent, déjà , à un nouveau printemps
Qui pour leur parvenir demandera du temps.
Les larmes du cœur
  
Les larmes de mon cœur épanchent la misère
Qui règne au plus profond de mon âme meurtrie,
Car je n’ai pu garder ma douce prisonnière
En raison du destin qui vint briser ma vie.
Les brumes automnales font revivre un passé
Refusant de mourir et qui défie le temps,
Quels que soient mes efforts revient cette entité
Que j’ai tenté de fuir, en vain, depuis longtemps.
Les larmes de mon cœur s’écoulent, douloureuses,
Sur un amour qui a disparu dans la nuit,
J’en ai connu depuis des heures ténébreuses
Que je sois au travail ou couché dans un lit.
Je n’ai, depuis ce jour, plus jamais dit : "je t’aime"
Malgré tout cet amour que je puisse donner
A ceux que je chéris. C’est plus fort que moi-même,
Je ne puis sans souffrir devoir le prononcer.
Les larmes de mon cœur roulent comme une vague
Qui s’en viendrait mourir sur du sable très fin, 
J’éprouve l’impression que parfois je divague
Quand je vois ton visage apparaître soudain.
Je voudrais t’attraper, te serrer contre moi
Mais tu n’es qu’un fantôme, une simple illusion
Qui brise mon humeur et qui jette l’effroi
Dans mon âme meurtrie devant ton intrusion.
Les larmes de mon cœur vont-elles se tarir
Avant de rencontrer la Dame au couperet ?
Je crains qu’elle soit seule à pouvoir me guérir
M’entraînant avec elle en son endroit secret.
Révolte
 
Dans les brouillards givrant qui tapissent la terre
D’un léger manteau blanc qui orne la nature,
Je pense, malgré moi, aux gens dans la misère
Qui, sous un toit précaire, affrontent la froidure.
J’éprouve de la honte en les voyant souffrir
Mais n’ai aucun moyen pour leur venir en aide,
Mes ressources arrivant tout juste à me nourrir
Quand d’autres le pourraient ; or leur âme est si laide
Qu’ils préfèrent ignorer, poussés par l’égoïsme,
Le pauvre qui se meurt dans la neige et le froid,
Tandis qu’ils font partie d’un monde où l’élitisme
Méprise son prochain en gardant son sang-froid.
J’ai envie de crier à la face du monde
Que tous les malheureux se dressent et se révoltent
Pour punir les salauds qui proclament à la ronde
Que l’argent doit aller à ceux qui le récoltent.
Constat
 
Mon cœur semble étouffé sous les brouillards d’automne,
Qui pèsent lourdement sur un passé vieilli;
Bien qu’étant pas un roi, j’ai porté ma couronne
Qui, couverte d’épines, a causé mon ennui.
Certes, j’aurai connu beaucoup de privations
Ce qui, au fond, n’était pas le plus important,
Les maux dont j’ai souffert venaient des intrusions
D’un amour malheureux qui demeura vivant.
Je sens que désormais se consume la mèche
Du temps qui m’est donné au cours de cette vie;
Ma peau qui se flétrit n’est pas encor’ trop sèche
Mais sa couleur d’antan est à présent ternie.
Je resterai ainsi, Ã mon vagabondage,
Jusqu’au moment fatal, désigné par le sort,
Où je devrai partir pour le dernier voyage
Empruntant je ne sais quel moyen de transport.
Prise de conscience
 
Je reste à voyager dans les brumes d’automne
Où des arbres je vois les spectres monstrueux
Qui surgissent, soudain, tandis que je frissonne
En raison du froid vif qui fait pleurer mes yeux.
J’avance dans un monde assez fantomatique
Qui conviendrait très bien pour un film d’horreur
Tant il est éprouvant, tant il est famélique,
Que l’angoisse nous prend et fait monter la peur.
C’est dans un univers chargé d’appréhension
Que je force le pas jusqu’à mon domicile
Et, lorsque j’y parviens, dès lors, j’ai l’impression
Qu’à me sentir craintif je fus un imbécile.
Froidure
  
Je n’ai guère la tête à écrire un poème
Car je sens mon esprit aussi froid que le temps,
La météo!... voilà qui cause mon problème,
Ah!.. que passe l’hiver et vienne le printemps.
Je ne suis pourtant pas très pressé de vieillir
Les ans que je supporte apparaissent bien lourds,
Pourtant, entre deux maux, il faut savoir choisir
Or, je n’accepte pas de sentir mes doigts gourds.
L’endroit où je me tiens n’a que peu de chauffage,
J’ai beau me protéger par une couverture
Je ne peux, il est vrai, me couvrir davantage,
Ma main devra toujours endurer la froidure.
Ecrire est cependant mon unique ressource,
Mon unique plaisir, ma seule liberté,
Pourrait-on exiger du fleuve que sa source
Se tarisse le temps de traverser un gué ?
Souvenirs d’Ecosse
  
Les brumes automnales avivent un souvenir,
Celui des jours heureux où j’étais en Ecosse,
Quand âgé de vingt ans je pouvais parcourir
Les abords du Loch Ness. J’étais encore un gosse.
Je garde des châteaux perchés sur les collines
Les silhouettes sombres à travers le brouillard
Qui collait à la peau, semblable à ces bruines
Infiltrant les habits mais que l’on sent trop tard.
Je me souviens aussi des courses héroïques
A parcourir à pied la campagne déserte
Sous les noires nuées de corbeaux faméliques
Qui semblaient espérer que j’allais à ma perte.
Je garde de ce temps de sublimes images
Profondément ancrées au fond de ma mémoire,
Quand je ferme les yeux, pareilles à des mirages,
Je peux revivre alors un peu de mon histoire.
Extraits du recueil " Brumes d'automne"
ISBN - 978-2-85946-152-2
Quelques extraits d'ouvrages - 8
