

Poète de l'Amour et de la Paix
Ambassadeur Universel de la Paix
Jack Harris
Quelques extraits d'ouvrages - 4
Le dernier verre
C’était un prisonnier,
Un condamné à mort,
Il était condamné
A un bien triste sort
Pour avoir trucidé
Son ivrogne de femme
Lui ayant refusé
En le traitant d’infâme
Un verre, le dernier,
Tout en lui prétextant
Qu’il n’avait qu’à siffler
Un verre de dissolvant.
C’était un prisonnier,
Un condamné à mort,
On vint lui apporter
Un peu de réconfort
Car l’heure était venue
D’accomplir la sentence,
L’avocat tout ému
Avoua que par chance
Il était assuré
Après l’absolution,
Qu’il lui serait donnée
Une compensation.
C’était un prisonnier,
Un condamné à mort,
Et l’on vint le chercher
Le matin de sa mort.
Or, avant de mourir,
On exauça son vœu,
Celui de lui servir
Un verre de vin mousseux.
Mais gonflé par les bulles
Soudain il s’envola,
Le bourreau ridicule
Resté seul en pleura.
Extrait de "Poèmes épars"
Poème publié également dans l’ouvrage "Le dernier jour d’un condamné" de Victor Hugo -
Edition Nathan - collection Carrés classiques
Je suis allé
Je suis allé voir l’homme
L’homme qui avait la fièvre
Mais il me dit : "Bonhomme
Je vais manger du lièvre
J’ai envie d’en manger
J’ai envie d’en chasser."
Alors il s’est levé pour prendre son fusil
Il a sifflé son chien et puis il est parti
Il est parti avec son chien et son fusil
Il est parti en sifflant
En sifflant avec son fusil
Et puis son chien devant
Il a marché longtemps
Dans le bois, dans la plaine
Il a marché longtemps
Sans ménager sa peine
Mais il n’a pas trouvé un seul petit lapin
Il n’en a pas trouvé un seul courant sur le chemin
Tous ceux qui étaient là décampaient aussitôt
Pour ne pas attraper quelques plombs dans le dos
Alors l’homme contrit alla chez le marchand
Croyant qu’il en aurait puisqu’il était marchand
Mais le marchand non plus
N’avait pas de lapin
Puisqu’il avait vendu
Le dernier le matin
"Je veux manger du lièvre"
Dit l’homme d’une voix mièvre
Le regard dépité
Le regard contristé
Puis, il rentra chez lui
Se saisissant d’un seau
Il laissa son fusil
Pendre derrière son dos
Après quoi il sortit
Chasser les escargots.
Extrait de "Détente"
Quelques vétilles de Jack Harris
* Si l’on devait mettre le bonnet d’âne à tous les mauvais élèves, je puis assurer que les membres du gouvernement auraient une drôles de tête.
* Avec les bras dans le dos, elle avait pris sa tête entre ses mains et les jambes à son cou.
Diantre !... Comme elle avait du courage à courir de la sorte.
* Les gourmands chantent " Le temps des cerises " tandis que chez les militaires on chante " Le temps des pruneaux ".
Extraits du recueil "Vétilles"
Déchirement
Quarante ans sont passés et mon coeur se déchire
A supporter le poids de ton ressouvenir,
J ai enduré mon mal sans jamais te maudire
Pourtant que j ai souffert avec ton souvenir.
Car cet amour d antan a vécu dans mon âme
Sans jamais se tarir où même s estomper,
Il est resté vivant, sans perdre de son charme,
Tout comme au premier jour il me tient prisonnier.
J aurais voulu pouvoir effacer ton visage,
Oublier ces instants où nous étions heureux,
Me libérer de toi et de ton esclavage
Qui me rend chaque jour un peu plus malheureux.
Je conçois aisément que tu n es pas coupable
De l amère douleur qui brise ma raison;
Car mon amour pour toi est le seul responsable
Mais peut-on condamner une telle passion ?
Nos vies se sont unies que pour mieux se défaire
J aurais dû oublier ces années de jeunesse
Au lieu de conserver en héros téméraire
Ton souvenir intact, ô ma belle maîtresse !...
Ô toi, ma douce amante, qu es-tu donc devenue ?
Je doute qu en ce jour tu penses encore à moi,
Peu importe après tout car la vie continue
Quand le poète épanche une larme pour toi.
Extrait de ""Le loup solitaire"
Lorsque viendra l’instant
Lorsque viendra l’instant d’effectuer le pas,
De traverser le pont menant à l’autre rive,
Je partirai joyeux, sans craindre les frimas
Qui m’envelopperont d’une façon lascive.
Tandis que pleureront mes parents, mes amis,
En songeant à mon corps sous quelques pieds de terre,
Mon âme libérée, dans les cieux infinis,
Recueillera encor leur dernière prière.
Je ne regretterai de mon trop court passage
Que bien peu de ces frères auxquels je ressemblais,
N’étant venu ici qu’après un long voyage
Où, à peine arrêté, vite j’en repartais.
L’infinité des cieux est ma demeure suprême,
J’évolue dans l’espace, ainsi que dans le temps ;
Tout pour moi n’est qu’amour, et grâce à ce seul thème
Ma vision de la vie est un vaste printemps.
Extrait de ""Le loup solitaire"
Perdition
Quand je vois mon pays partir en déchéance
Par des individus pleins de concupiscence
Qui pillent sans vergogne au sein du patrimoine
Ne laissant pas au peuple un simple brin d’avoine.
Je me demande bien à quoi a-t-il servi
D’affronter autrefois tant de dangers pour lui ?
J’étais fier d’un drapeau qui me faisait honneur,
J’ignorais qu’aujourd’hui il me ferait horreur.
Car tout ces mécréants, ces hommes politiques
Qui flattent leur ego sur les places publiques
Sont tels des charognards dépeçant la victime
Sans le moindre remords à l’égard de leur crime.
Notre pays se meurt rongé par la vermine
Qui grouille sur ses chairs, que personne élimine
Tant le peuple est craintif à ces bêtes féroces
Qui lui font miroiter des répressions atroces.
 
Existe-il encor’ des êtres dont l’honneur
Les poussera un jour à affronter la peur
Pour chasser les sangsues éprouvant la nation
Que je vois lentement sombrer en perdition.
Extrait de : "Le cœur en exil"
Autres vétilles de Jack
* Alors qu’il rentrait tard, cette mégère indomptable lança à son époux qu’elle allait lui fermer la porte au nez, sur quoi sans se démonter, aussi sec il la moucha.
* Pour prendre un bon départ il faut commencer par se décider à se mettre en route.
* Après avoir passé une bonne partie de la nuit avec ses copains, dans un bistrot, lorsqu’il rentra bien aviné à son domicile, il se fit tellement incendier par sa femme que, dès le lever du jour, on ne retrouva de lui plus que des cendres.