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Biographie  - suite 1

Vivant dans le souvenir de son amour pour Maryse Renaud qu’il ne parvient pas à oublier, c’est en Juin 1963, sur l’insistance de sa mère et par dépit, qu’il épouse Renée Vanhée, pour laquelle il n’éprouve qu’une simple amitié, sans plus. L’échec conjugal sera donc inévitable, néanmoins Jack Harris veut assumer ses responsabilités jusqu’au bout aussi, afin de sauver son ménage, il accède aux exigences de sa femme en brûlant la totalité de ses productions littéraires et artistiques, soit dix années de travail dans lequel se trouvaient regroupés des centaines de poèmes, des chansons, une opérette "Le Marin", mais encore le scénario et les partitions musicales d’un film "La balle d’un frère". Cela fait, son épouse se contentera de lui lancer " Tu n’es qu’un pauvre con!..." aussi le couple se séparera dès le lendemain.

 

Complètement désabusé et profondément meurtri, en 1965 l’auteur abandonne pratiquement tout ce qui le rattache aux arts à l’exception de cours d’art dramatique qu’il poursuit le soir, à raison de deux fois par semaine, aux Ateliers du Théâtre, à Paris, puis des études de Français à l’Ecole A.B.C. où il a pour professeur (et confidente) Rayonde Pitoëff, la femme d’un célèbre comédien. C’est à la fin de 1969 qu’il connaît un nouvel élan. Il puise son inspiration dans la chaleur d’un nouveau foyer. "Je me suis trouvé dans l’obligation de repartir à zéro, je n’avais plus rien à l’exception d’un lourd fardeau composé de souffrances et de pleurs", dira-t-il plus tard. Toutefois, le bonheur de son couple demeure fortement assombri car, malgré le temps, la plaie de son échec conjugal où il perdit la garde de son enfant ne s’est pas refermée. De plus, habitué à vivre dans "une solitude quasi complète lorsque je naviguais", Jack Harris ne parvient pas à retrouver son équilibre parmi l’expansion démographique que connaît la banlieue parisienne.

 

"Reviendrai-je au pays ?" est une évocation à cette douloureuse période qui agita l’auteur.

 

Fatigué par ses études qui lui imposent de nombreuses veilles, le moral ébranlé, les nerfs malades, il continue néanmoins de lutter. Il lui faut à tout prix parvenir à quitter ce climat qui l’engourdit, dans le but de retrouver les vastes étendues marines. Mais les emplois sont difficiles à trouver dans les régions côtières et le service des Grands Travaux de la Ville de Paris dans lequel il travaille depuis des années n’a guère de poste à lui offrir en province. Il découvre pourtant l’occasion de s’échapper de son enfer banlieusard après avoir passé "avec succès"— il fut reçu premier — un concours dans la Police Municipale. Cette première étape loin de la capitale l’entraîne dans le département de l’Aisne, à Chauny très exactement, où il est affecté trois mois plus tard au service de la Police Judiciaire ; là, il exerce en tenue civile sous la direction du commissaire Jan, Chef de Poste, et d’un inspecteur de la Police Nationale. Dix-huit mois plus tard, il a la faculté de réaliser son vœu en se faisant muter dans le Calvados, à Blonville-sur-mer, petite bourgade située près de Deauville, où il se retrouve seul pour assumer ses fonctions..

 

Dès son installation au bord de la mer, l’homme retrouve pleinement son équilibre, et le poète qui sommeille en lui commence à le transfigurer. Sa sympathie naturelle, son dévouement envers autrui, lui ouvrent le cœur des habitants qui le baptisent par amitié "Le Shérif". Un shérif qui ne demeure pas inactif puisqu’il arrête, en deux ans, plus d’une quarantaine de malfaiteurs dont deux, seulement, comparaîtront devant un tribunal. Il s’explique sur ce fait :

 

"Le rôle d’un flic, est comme celui d’un prêtre. Pour ma part, j’estime qu’il faut toujours accorder une chance à quelqu’un. Il est stupide de marquer un homme à vie pour un menu larcin, alors que des criminels n’ont, trop souvent, que des peines légères. Je me suis toujours arrangé pour procurer du travail à mes délinquants afin qu’ils puissent dédommager leurs victimes, car agir de la sorte me semblait plus humain, plus intelligent, et plus équitable."

 

En novembre 1974, sur l’insistance de son entourage, Jack Harris caresse le secret espoir d’être publié. Est-ce par orgueil, par vanité, ou simplement par timidité, que le Shérif refuse de s’adresser à un éditeur ? Non, ce qu’il veut, c’est parvenir à trouver un procédé original qui lui permettra de frapper un grand coup pour le révéler au public. A force de persévérance il obtient satisfaction. Quoiqu’il se doute que l’opération qu’il envisage sera longue et pénible, il est loin de s’attendre aux difficultés, et surtout aux conséquences, qui découleront de ses réalisations. Mais il est un battant et, chez lui, le désir de vaincre se montre le plus fort.

Jack HARRIS et sa fille AURORE

qui participait avec son père

à chacun de leurs spectacles.

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