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Biographie  - suite 2

Alors qu’il ne possède pas la moindre notion sur l’art de l’imprimerie, pas plus qu’il n’en possède sur celui de la reliure, par l’entremise d’un instituteur, il fait l’acquisition d’une petite imprimerie d’école, selon l’ancienne méthode Freinet, avant de se mettre courageusement à l’ouvrage, secondé par son épouse et ses enfants. Des journées de vingt heures, pendant son mois de congés, seront nécessaires pour l’impression du recueil comportant deux cent dix pages, puis la reliure lui demandera un effort supplémentaire de trois semaines.

 

C’est à bout de force, mais heureux d’être parvenu à sortir victorieux de ce combat, que Jack Harris présente, le 25 Mars 1975, le tome 1 de son ouvrage intitulé "Du fond du cœur"

 

La presse et la télévision régionale lui rendent un hommage qui l’incite à poursuivre sa tâche. Il rédige un second volume, l’imprime et le relie en trois mois et demi. Ce second tome il le présente sur les Planches à Deauville, le 8 août 1975.

 

En septembre, parrainé par la poétesse Louise Bruand-Appert, il est admis à la Société des Gens de Lettres de France où il ne restera que quelques années pour de simples et stupides raisons pécuniaires.

 

En effet, durant ce temps-là, plus poète que réaliste, l’auteur qui a voulu défendre le bon droit, dans toute l’acceptation du terme, s’est heurté au cours d’une enquête judiciaire qu’il a menée rondement, et dont le motif portait sur d’importants détournements de fonds publics, à certaines personnes très influentes dans le monde politique. Cette bataille inégale contre les montagnes va lui coûter son emploi et la perte du logement de fonction qu’il occupe avec sa famille. C’est à cette occasion qu’il rédigera son fameux poème "A un secrétaire général de mairie", poème qui fera scandale au plan régional et lui vaudra, à partir de cet instant, d’être fiché par les Renseignements Généraux en qualité d’anarchiste, ce qu’il n’est absolument pas étant donné le respect qu’il éprouve à l’égard des lois de notre société. Il considère donc ce fichage comme une injustice supplémentaire

 

Sans ressources, près d’un an s’écoule avant que renaisse un nouvel espoir car, au fond de sa misère, le poète s’acharne. Tout en travaillant comme rédacteur en chef et critique d’art pour le compte de la revue "Standing", dont le siège social se trouve à Fontainebleau (Seine et Marne) et dont il a toutes les difficultés du monde pour percevoir son salaire, il est contraint de se faire employer de nuit au Casino d’été de Deauville (ou il assure la sécurité des chaudières) afin d’avoir le minimum vital pour se nourrir et parvenir à régler ses charges. Parallèlement à ces deux emplois, il donne naissance à un troisième ouvrage qui paraît en mai 1976. "Libre Cours" sous l’aspect d’un dictionnaire regroupant des pensées humoristiques et philosophiques, prend la forme d’une leçon de morale et d’amour qui s’adresse aux hommes. "Un ouvrage que devraient posséder les écrivains en toutes catégories" souligne Philippe Devillard dans la revue "Le Mois à Caen".

 

Jack Harris reçoit enfin le couronnement de ses efforts car, lors du Festival Littéraire de Honfleur, il se voit attribuer le Prix de l’Originalité du festival. Peu après, il reçoit le Grand Prix des Arts et des Lettres du Salon de Saint-Pierre-sur-Dives et, enfin, au début de l’année suivante, il lui est décerné la Palme d’Or de l’Académie du Disque de Poésie.

 

En septembre 1976, le poète crée à Deauville le Cercle des poètes et Artistes Normands, ainsi que le Cercle d’Etudes et de Recherches en Psychologie et Parapsychologie.

 

En 1977, parait un recueil intitulé "Reflets", puis le Tome 1 des "Poètes Normands". Quelques mois plus tard il s’implantera à la ferme de Sarlabot, située sur la Commune de Dives-sur-Mer.

 

L’année 1978 se révèle une année prolixe qu’il va partager entre le spectacle et la littérature. En effet, Jack Harris se produit dans de nombreux galas et il réédite le tome 1 de "Du fond du cœur", avant de publier un nouveau livre de poèmes sous le titre "Un feu dans la nuit". Ce dernier ouvrage, comme les précédents, obtient un succès considérable auprès du public puisque, en moins de cinq mois, l’édition qui comporte 500 volumes est complètement épuisée.

 

A un secrétaire général de mairie

 

Certains, pour vous, se sont vantés

D’avoir brisé mon pauvre esprit ;

Sachez que vos méchancetés

Font une tache à votre habit.

 

Soyez bien sûr qu’un de ces jours

Vous recevrez votre rançon ;

Tant pis si une fleur d’amour

Devient soudain un grand chardon.

 

Vous n’avez pu user mon âme,

Ni mon ardeur, ni ma raison,

Votre cœur est vil et infâme,

Que je vous plains !... pauvre démon.

 

Mais ma gratitude est acquise

Car, grâce à vous, j’ai découvert

Qu’allier déshonneur et sottise

Ça ne convient qu’à un expert.

Regard sur une injustice

 

Lors de la présentation de son premier ouvrage "Du fond du cÅ“ur ", le commissaire principal Rivière, chef de poste à Deauville, qui venait d'obtenir sa mutation pour Antony, en banlieue parisienne, inscrivit sur le livre d'or de Jack Harris la phrase suivante : 

' Avec mes regrets de quitter un si brillant collaborateur."

 

Quatre mois plus tard, suite à l'enquête judiciaire menée à son encontre, enquête qui menaçait de mettre en cause également un ministre en fonction, le secrétaire de la mairie de Blonville licenciait Jack Harris en usant du motif suivant :

" N'a pas toutes les qualités requises"

 

Quant au maire de Blonville, il se contenta de lui dire :

" Je n'ai rien contre toi, tu as toujours fait du bon travail, mais je devais choisir entre toi et mon secrétaire, or c'est de lui dont j'ai le plus besoin."

 

Le poème " A un secrétaire général de mairie " fut la réponse du poète à la suite de son éviction.

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