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L'amour

 

Si je devais un jour sonder les caractères,

Y chercher les défauts, en trouver les mystères,

Je ne saurais, ma foi, par quel bout commencer.

J’inventorie d’abord avant de commencer

Comme pour amener le calme à la tempête,

La flûte et sa douceur, la trompe qui inquiète,

Montant en crescendo comme une symphonie

La vertu vient alors avant l’ignominie.(1)

Suivant cette raison, je vais parler d’amour,

De celui qui, jamais, sans attendre en retour

Veut donner à autrui qui est plus miséreux,

Rien que pour le plaisir de le savoir heureux,

D’implanter le bonheur, d’apaiser la misère,

Dans une nuit sans fin d’apporter la lumière,

De semer pour semer, sans besoin de récolte

Car pour qui sait aimer court en lui la révolte

Devant une affliction, un soupçon de malheur

Qui, atteignant autrui atteint aussi son cœur.

Il doit puiser pour deux la force, la vaillance,

Pour vaincre du destin la moindre défaillance

Et s’il porte la croix, les chaînes, et les fers,

Connaissant, ici-bas, les affres des enfers,

Il lutte, courageux, comme un preux chevalier

Qui défend le bon droit et abat le geôlier.

Ce dernier, pernicieux, n’a pas de forme humaine

Puisqu’il est le destin à la face inhumaine,

Il peut donc s’opposer sans crainte de remords

Et sans créer, pour lui, le plus petit des torts.

Or pour qui sait aimer, qui sait ouvrir son cœur,

Le travail est constant, un épuisant labeur.

Sa raison est d’aider, de soulager la peine,

Supporter de la vie le poids de la déveine,

De rendre à son prochain une source d’espoir,

Repousser le chagrin, vaincre le désespoir

Comme une eau bienfaisante éteindra le brasier

Qui d’une âme appauvrie voudrait se rassasier.

Il est ce grand oiseau qui couvre de son aile

Le petit qui, craintif, se blottit sous son aile ;

Il réchauffe, rassure, et guette cet instant

De voir son protégé renaître, indépendant,

Dès qu’il aura acquis une nouvelle force

Comme l’arbre grandit protégé par l’écorce

Qui ne craint plus la pluie, ni la fureur des vents,

S’affermit, s’endurcit, devant les éléments.

Dans ces êtres d’amour existe une tendresse

Qu’un amant ne saurait donner à sa maîtresse ;

Tout en eux est grandeur, est illumination,

Déborde de noblesse ainsi que d’affection.

Leur cœur est une source où s’écoule la vie

Et leur faim de bonté demeure inassouvie.

Ils peinent pour aider quiconque leur demande,

Refusent le merci pour prix de leur offrande ;

Ils donnent pour donner dans un élan du cœur

Forçant l’admiration devant tant de grandeur.

Ces êtres d’exceptions se rencontrent parfois

Bien qu’ils soient peu nombreux. Dieu fait que, quelquefois,

Ils surgissent soudain aux moments de détresse

Avant de s’effacer avec délicatesse,

Et l’on reste surpris de ne plus les trouver

Quand tout devient normal, qu’il n’est plus de danger.

Ces êtres merveilleux possèdent une passion

Qui pour moi apparaît comme une punition,

Car ne pas égaler une telle attitude,

Montre que je suis loin de la béatitude.(2)

Servir le monde ainsi, avec autant d’ardeur,

Sans distinction de race ou même de couleur,

Quel que soit le pays ou bien les politiques,

Me porte à statufier ces âmes angéliques

Qui nous ouvrent la voie sur un monde meilleur

En laissant leurs empreintes au fond de notre cœur.

 

L'amitié

 

Parler de l’amitié m’apparaît moins digeste

Car ce mot, trop souvent, comme un poison empeste.(3)

Il est ce bel amour comblé de prétendants

Dont bien peu sont sincères en n’étant pas pédants.

En effet, l’amitié est comme une valise

Où chacun veut jurer y placer sa chemise

Mais quand, l’instant venu, on redoute un frisson,

On se rétracte alors en demandant pardon.

L’amitié sans douleur n’est vraiment pas sincère,

Cela revient parfois à soigner un ulcère

Or, adoucir le temps de quelqu’un qui se meurt

Ne se fait pas ainsi, sans crainte ni sans heurt.

Devoir se dévouer à chaque instant qui passe

Oblige à se couvrir d’une épaisse cuirasse

Pour supporter l’affront, le mécontentement,

De souffrir le mépris, peut-être injustement,

Car donner à l’ami peut créer la morsure

Quand on poursuit le but de fermer la blessure.

Il faut tout supporter, sans le moindre détour,

L’amitié est plus riche et grande que l’amour

Car plus que généreuse elle est, aussi, fort belle

Bien qu’étant dépourvue de l’envie sexuelle.

De là provient l’objet qui en fait la valeur

Et, semblable à un lys, elle embaume le cœur.

Ce noble sentiment qui est si grandiose

Amène à se porter dans une apothéose

Où l’on donne à autrui d’un geste généreux,

Que devant le " merci " l’on se sent tout honteux.

Quand l’ami est brisé, on souffre de sa peine,

Partageant son destin, ainsi que sa déveine,

Nous découvrons l’horreur et accusons ses maux,

Nous nous sentons meurtris sous le coup des fléaux.

Pourtant, nous sommes là, pour porter la lumière

Pareils à ce soldat qui soutient la bannière

Et avance, intrépide, au centre du combat,

Ignorant le boulet qui, près de lui, s’abat.

Sa conduite dénote une telle droiture

Que l’ennemi prend peur de cette créature

Car il découvre en elle un être courageux

Qui, plus que téméraire, est aussi audacieux.

Or l’exemple qu’il donne, inspire la vaillance

Et celui qui le suit n’a plus de défaillance,

Le courage le prend et l’incite à lutter

Pour parvenir au but où il doit arriver.

Il se sent envahi, repris par la confiance,

Par l’ami qui, devant, assure l’alliance,

Lui ouvre le chemin et, défiant le sort,

L’écarte lentement des griffes de la mort.

L’ami vraiment sincère est un second soi-même,

On le trouve toujours quand survient un problème

Ou que l’on doit résoudre un embarras certain,

Il se tient près de nous pour nous tendre la main,

Pour combattre le mal et la vicissitude

Puis rendre, à notre cœur, toute sa plénitude.

L’ami est mieux qu’un frère, en nous ouvrant ses bras

Il ne saurait donner le baiser de Judas,

Et, dans la perfection, il mène sa conduite

Sans que, jamais, l’orgueil ne vienne par la suite

Entacher son action tant empreinte d’amour

Qu’on en vient au souhait de pouvoir, en retour,

Découvrir l’occasion pour lui payer sa peine,

Mais aura-t-on le droit d’appeler la déveine

Sur celui qui, pour nous, a fait le sacrifice

Refusant, outragé, le moindre bénéfice,

Reviendrait à avoir une sollicitude

Qui serait commandée par notre ingratitude.

Mieux vaut toute une vie rester son débiteur,

Aspirer à sa joie, ainsi qu’à son bonheur.

 

L'humilité

 

La gamme des vertus couvre un vaste horizon

Où, l’homme qui consent un total abandon

Trouvera, c’est certain, une sérénité

S’il accepte la vie en toute humilité.(4)

L’humilité, mais oui !... est source de jouvence,

Quiconque la pratique en ressent l’influence

Qui procure un bien-être, un bonheur intérieur

Si profond et si doux qu’il échauffe le cœur,

Qu’il avive en secret, ou mieux, comme un trésor

L’action qui est menée, dont on guide l’essor

Sans jamais révéler que l’auteur est nous-même,

Peut dans l’âme engendrer la jouissance extrême

Si l’on sait se garder de l’orgueil personnel

Qui briserait d’un coup le geste fraternel.

De ce bonheur profond, il faut avoir conscience

De pouvoir l’étouffer, avec une patience,

Un héroïsme tel que l’on doit se meurtrir

Pour ne pas se laisser aller à son plaisir.

Il serait infécond de laisser cette ivresse

Qui viendrait entacher l’action de la sagesse.

A quoi bon servirait d’user de charité

En faisant don, aussi, de supériorité ?

Ce geste prouverait l’esprit rudimentaire

Non une âme imprégnée d’un besoin salutaire

Qui cherche son salut en bénissant le ciel

D’attribuer le geste au nom de l’Eternel.

Dieu récompensera dans sa grande tendresse

Celui qui, à coup sûr, est empreint de noblesse,

Agissant, non pour lui, mais au nom de sa foi

En n’ayant qu’un seul but : glorifier son Roi.

Cette grande vertu, aujourd’hui, je l’atteste,

Peut conduire quiconque au royaume céleste,

Point n’est besoin d’avoir l’ultime qualité

Pour étouffer en soi toute sa vanité,

Pour rejeter l’orgueil qui nous déconsidère,

Nous porte sur le dos d’une affreuse chimère,

Tel un vent furieux qui ramasse en chemin

Poussières et papiers dans un jeu enfantin.

Ne laissons pas ainsi une action souveraine

Sombrer dans le néant d’une pensée malsaine,

Il ne faut pas donner en pensant recevoir

Mais donner pour donner, refoulant tout espoir

De félicitation ou moindre gratitude

Pour atteindre le but en toute plénitude.

L’humilité se perd, mais elle existe encor

Et, si vous la trouvez, vous aurez un trésor.

 

Extraits du recueil "L'invisible raison"

ISBN - 978-2-85946-031-0

Coupables !...

 

Coupables!... misérables coupables!...

chiens galeux de consommateurs n’avez-vous point de honte de polluer ainsi la planète ?

 

Ça suffit à présent!... J’en ai plus qu’assez que les responsables politiques de tout poil ne cessent de vouloir me culpabiliser sur le sujet. Personnellement je n’y suis pratiquement pour rien. D’accord, j’admets faire usage d’une voiture pour me déplacer sinon comment ferais-je pour m’approvisionner, me rendre chez le médecin ou à l’hôpital étant donné que je réside en zone rurale et qu’il n’existe pas un seul moyen de transport en commun, oui, comment pourrais-je faire autrement ? Certes mon véhicule participe à la pollution, toutefois cela n’est qu’une infime participation comparée à la pollution produite par les compagnies aériennes qui ne cessent de se développer sous votre bienveillance.

 

Oui, vous n’arrêtez pas de jeter sur moi l’opprobre comme si j’étais un abominable bonhomme indifférent au respect de notre planète, alors je vous accuse d’ignominie, car vous rejetez sur autrui vos propres fautes pour dissimuler votre refus de résoudre un problème qui dépend uniquement de votre bon vouloir.

 

Désormais ne venez point me dire le contraire car il serait si facile d’éradiquer une grande partie de la pollution si vous aviez ne serait-ce qu’une once de courage pour vous en prendre aux grands industriels plutôt qu’aux petits consommateurs. Vous prétendez que j’exagère ? Vous êtes vraiment gonflés car il vous suffirait de prendre les décisions suivantes à savoir, remplacer les emballages actuels du lait et ses dérivés desserts par des bouteilles et pots en verre comme cela se pratiquait, il y a quelques décennies. De même pour les vins et autres boissons ne pourriez-vous exiger des contenants en verre qui se trouveraient consignés par le commerçant ?

 

Dans le domaine publicitaire, l’obligation d’utiliser du papier recyclé s’avérerait une bonne chose, contrairement à l’usage de papiers glacés. Sur le même registre, je vous rappellerai que recevoir chaque semaine dans ma boîte aux lettres des multitudes de catalogues et autres dépliants publicitaires qui m’encombrent, et dont je n’ai que faire sinon de les jeter directement à la poubelle, ne découle pas d’une sollicitation de ma part.

 

Pensez-vous que c’est pour mon plaisir lorsque j’achète une bouteille d’eau, d’être obligé de payer une première fois pour l’emballage, puis une seconde fois pour m’en débarrasser quand il serait si simple de disposer d’un contenant consigné comme c’est le cas pour les bouteilles de gaz ? J’ajouterai qu’en plus du tri sélectif que j’effectue, il me faut faire usage de mon véhicule, donc dépenser des frais supplémentaires en carburant d’où pollution, pour aller déposer les emballages en verre dans les conteneurs prévus à cet effet et qui se situent à l’autre bout du village, sans parler des gens qui habitent dans les écarts et doivent effectuer plusieurs kilomètres pour une telle opération. Je me garderai d’évoquer le problème des objets encombrants, voire tout simplement des objets métalliques, car nous sommes contraints de parcourir 17 kilomètres pour aller les déposer à la déchéterie la plus proche, soit un parcours de 34 kms aller-retour. Ne serait-il pas mieux qu’un camion benne passe de temps en temps dans les petites communes afin d’effectuer un ramassage?

 

Voici quelques exemples simples que vous pourriez mettre en pratique au lieu de m’accabler d’ignobles et iniques reproches. La conclusion que je puisse en tirer est que vous êtes capables du pire et non du meilleur, puis comme l’a si bien dit Monsieur de La Fontaine : "Au lieu de voir la paille dans l’oeil de son voisin mieux vaut regarder la poutre qui est dans le sien".

 

Cendrieux, le 31 mars 2007

 

Le respect d’autrui

 

Plus les années passent et plus nous pouvons constater l’état de délabrement moral dans lequel s’enfonce notre société. L’égoïsme humain se développe et gagne chacune des couches sociales dont aucune ne se trouve à présent épargnée.

 

Un dicton prétend que le poisson pourrit en premier par la tête ; voilà qui me semble d’une réalité indiscutable car il suffit de nous pencher sur le comportement de nos hommes politiques, sans exception aucune, y compris ceux placés au plus haut échelon de l’Etat, pour obtenir confirmation.

 

Ce sont ces mêmes personnages qui cherchent à nous culpabiliser et nous donnent sans cesse des leçons de morale qui, en réalité, présentent les comportements les plus irrévérencieux qui soient à l’égard de leurs concurrents.

 

Nous n’avons qu’à prêter un peu d’attention aux discours politiques, principalement lors des périodes électorales, pour entendre débiter avec arrogance des flots d’ignominies, de mensonges, et d’injures, destinés à déstabiliser l’adversaire et lui porter un maximum de préjudices auprès des électeurs potentiels

 

Est-ce-là une conduite morale et digne de respect ?

 

Devant tant de bassesse, d’irrévérence, d’abjection, d’indignité, je ne peux qu’éprouver de la répulsion à l’égard de ces êtres qui se livrent sans la moindre pudeur, la moindre retenue, dans un jeu immoral et infamant.

 

Au lieu d’expliciter leur programme à venir dans le but d’informer les électeurs qui auront à se décider pour faire un choix, les candidats préfèrent s’invectiver en public par médias interposés. Cela voudrait-il signifier qu’ils cherchent, par cette méthode, à masquer la faiblesse, les défauts, les mesures impopulaires, de leur programme ? Toujours est-il que l’exemple qu’ils donnent au peuple s’avère déplorable et affligeant.

 

Peut-on s’étonner, dès lors, de la déliquescence dans laquelle s’enfonce la moralité humaine ?

 

La virulence verbale employée par la plupart des personnages politiques à l’occasion de leurs discours, devient un catalyseur qui engendre une violence qui ne demande qu’à se répandre, principalement parmi la jeunesse dont les éléments se trouvent les plus fragilisés en raison d’un manque d’expérience de la vie, donc de maturité.

 

Les anciens savent que la jeunesse se laisse facilement manipuler, qu’elle a le plus souvent un caractère bouillant qui l’amène à s’enflammer rapidement dès la moindre étincelle. Les manipulateurs qui œuvrent dans la politique ont donc beau jeu d’allumer un brasier qu’ils feront éteindre par une répression d’autant plus sévère que ces incendiaires se sentiront, dans un premier temps, déstabilisés puis menacés de se trouver évincés du poste qu’ils occupent au service de l’Etat.

 

De tels provocateurs sont indignes de confiance car ils portent préjudice à l’ensemble de la population d’un pays. Avec leur caractère destructeur, imbus d’un pouvoir, avides de puissance comme de richesses, ils ne sont en fait que la lie d’une nation et n’ont, par conséquent, pas à recevoir la moindre marque de respect, à l’exclusion de la fonction qu’ils représentent car, en tant qu’êtres humains, ils ne méritent qu’indifférence et mépris.

 

Ces donneurs de leçons, ces faiseurs de morale, se révèlent incapables à appliquer pour eux-mêmes les préceptes qu’ils préconisent pour autrui. L’on dit pourtant que "charité bien ordonnée commence par soi-même", mais il est clair que ce genre de maxime ne doit pas être enseigné par l’E.N.A.

 

Les deux articles ci-dessus sont extraits des "Chroniques" de Jack Harris

 

Quelques extraits d'ouvrages - 10

Jack profitant d'un pur moment de bonheur lors de son voyage en Irlande en octobre 2009

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