

Poète de l'Amour et de la Paix
Ambassadeur Universel de la Paix
Jack Harris
En définitive
Bien des ans sont passés et je reprends le texte
Que j’avais édité. C’est donc un bon prétexte
Pour montrer qu’à l’époque où j’écrivis ces lignes
Mes visions étaient encore assez bénignes
Car l’avance du temps a marqué de ses rides
Des sites, la beauté. Les humains sont stupides
Ils font n’importe quoi dans l’espoir d’un profit,
Un profit financier, oui, que cela soit dit
Je ne puis plus me taire au-devant de l’outrance
Du monde des puissants, de leur inconvenance
À toujours nous montrer du doigt, nous culpabiliser
Alors que les coupables se sont eux en premier.
Qui tire les profits lors de déboisements,
Des forêts ravagées sur tous les continents ?
Qui dégaze en secret les navires en mer
Est-ce vous ? Est-ce moi ? Qui crée ce vaste enfer
Pollué de plastiques et de rejets d’usines
Que déversent les fleuves devenus des latrines ?
L’atmosphère saturée par des gaz toxiques
Empeste nos poumons qui deviennent critiques,
Au bord de l’asphyxie. Mais ce qui est plus grave
Provient du nucléaire car plus aucune enclave
Ne parvient à stopper le nuage maudit
Qui porté par les vents, peut progresser sans bruit.
L’homme a commis l’erreur de s’estimer à tort
Qu’aux yeux de la nature il serait le plus fort,
Il n’est qu’un sot, un fou, livré à son orgueil
Qui va le mener droit dans le bois du cercueil
Entraînant avec lui toute l’humanité
Juste pour satisfaire son brin de vanité.
Cela démontre bien que faible est sa raison
Et qu’en fait de génie il n’est rien qu’un bouffon.
Qu’elle est belle l’élite en haut de son perchoir
Qui, snobe, fanfaronne et ne peut concevoir
Que nous mettions en doute un instant sa parole
Puisqu’elle a, sur sa tête, une immense auréole.
Balivernes tout ça, ne nous laissons pas prendre
Si notre cœur est bon, notre esprit n’est pas tendre
Nous en avons connus des airs de mirlitons
À présent ça suffit ! finies les illusions !
Je ne crois plus en rien, encore moins en vous,
Vous êtes des démons, des malades, des fous
Qui pour quelques deniers, qui pour quelques écus,
Vendez tous vos prochains, ceux qui vous ont élus.
Votre idéologie porte un nom : "Bénéfice"
Et pour y parvenir vous menez au supplice
Sans le moindre remords, sans la moindre pitié,
Des familles entières qui n’ont rien demandé.
Honte à vous, arnaqueurs, maudits aventuriers,
Gens de la pire espèce usant de l’ouvrier
Pour que de son travail, vous ayez l’opulence
Sans commisération, mais parfaite indécence.
Vous n’êtes bon à rien sinon créer le mal
Sur ce seul point précis, oui, pour être génial
Chacun de vous excelle, vraiment je vous l’accorde
Mais, en dehors de ça; vous méritez la corde.
Je vous entends parler de nature en détresse
Avec les larmes aux yeux, chapeau pour la prouesse !
Bravo l’honnêteté dont vous donnez la preuve
Quand la Terre est, par vous, si soumise à l’épreuve !
L’industrie vous rapporte un flot de bénéfices
Exigeant de ce fait de nombreux sacrifices
Non émanant de vous, mais bien de la planète
Qui est si malmenée qu’elle en perdra la tête.
Que ferez-vous alors ? Vous aurez tout gagné,
Car folie et orgueil auront tout ravagé.
Vous pouvez vous vanter, misérables mortels,
De nous avoir conduit sur vos nombreux autels.
Je vous accuse donc du plus grand génocide,
Monstrueuse tuerie, ignoble infanticide !
Comment pouvez-vous donc parler d’écologie
En rentabilisant chaque grande industrie
Dès l’instant que vous êtes, en premier, actionnaires ?
Cessez vos faux-fuyants, nous sommes réfractaires
Oui, nous, les gens du peuple, épris d’égalité,
Nous voulons vivre en paix, en toute liberté,
Sans avoir à porter l’effroyable fardeau
D’être esclave, marchant, noyé dans un troupeau.
Nous sommes des humains et non pas des zombis
Guidés par des gourous pleins de haine et mépris.
Puisque vous désirez obtenir la richesse
Commencez par quérir des notions de sagesse
Et non vous comporter comme un vil animal
Qui ne fait qu’obéir à son instinct bestial.
C’est beaucoup demander, sans doute direz-vous,
Très dur à supporter étant des grippe-sous.
Or, si tout comme moi paraissant raisonnable
Nous pourrions en amis être à la même table
Pour partager le pain ainsi que le repas
Echanger nos idées. Or, ça ne se peut pas
Car vos esprits bornés qui sont si mercantiles
Démontrent à quel point vos actes sont débiles,
Que votre esprit est noir et surtout indigeste,
Que de vous fréquenter c’est pire que la peste.
Aussi je n’en veux pas à la Terre qui gronde,
Qui cherche à se venger de notre race immonde
Lui ayant fait subir autant d’atrocités
S’agissant d’aujourd’hui ou les siècles passés.
Notre astre a grand besoin de secouer ses puces
Et, pour y parvenir, elle a nombre d’astuces
Puis un très vaste choix pour rappeler à l’ordre
L’humain, ce vermisseau qui sème le désordre.
Va-t-il être assez sage ? User de repentir
Afin de s’assurer un meilleur avenir ?
Je ne suis pas devin mais je peux deviner
Que l’homme, à l’avenir, ne voudra point changer.
Extrait du recueil "Pour un monde perdu"
ISBN - 978-2-85946-144-7
Evasion
Le rêve, quelquefois, me fait quitter le monde
Qui grouille de bêtises et de méchanceté,
Je me laisse emporter comme un vaisseau sur l’onde
Pour profiter un temps d’un peu de pureté.
Je fuis en déserteur l’univers matériel
Pour chercher des décors qui raviront mes yeux,
Je pars dans un pays qui est immatériel
Mais où règne la paix et où je suis heureux.
Je découvre des sites encor vierges à ce jour,
Où l’humain perverti n’a jamais mis le pied,
Lieux bénis par les dieux qui dispensent l’amour
Et qui, du Paradis, en font le marchepied.
L’aigle majestueux plane dans les espaces
Se laissant emporter par les souffles du vent,
Il surveille son aire où les petits rapaces
A prendre leur envol se préparent à présent.
Les pics recouverts par les premières neiges
Laissent paraître ici des grosses plaques brunes
Et là quelques isards forment des taches beiges
Qui vont se disperser lentement sous les brumes.
D’impétueux torrents dévalent en cascades
Des eaux claires et pures allant vers les vallées
Afin d’unir leurs cours en folles bousculades
Et commettant parfois d’énormes embardées.
Les rives maculées sous un voile de glace
Luisent sous le soleil qui perce le nuage,
J’aimerais m’approcher mais je manque d’audace
Etreint par une peur d’affronter un mirage.
C’est vrai que j’eus raison de ne plus faire un geste
Puisqu’un bruit importun est venu me surprendre
Stoppant mon évasion en ce pays agreste
Pour un endroit maudit que je ne peux comprendre.
Extrait du recueil "Vagabondage"
La culture
Quand l’emploi de ce mot noble qu’est la culture
Se surprend à rimer avec le mot ordure
Vous comprendrez dès lors que seul peut s’extasier
Un esprit perverti nageant dans le fumier.
Et pourtant il en est. Ils sont même nombreux
Les snobinards pervers qui trouvent devant eux
Des "œuvres" où même un chien n’irait pisser dessus
Tellement c’est affreux, insensé et confus.
Comme ils prolifèrent à un rythme infernal
Les soit-disant "artistes" au talent si génial
Qui ignorent pourtant la beauté, l’harmonie,
La sensibilité qui conduit au génie.
Ils puisent leur talent dans la facilité
Tant qu’un mécène est là pour leur notoriété
Et qu’il sera aisé de trouver un critique
Qui donnera un sens sur le plan "artistique".
Mais l’Artiste, le vrai, qui souffre pour son art,
Qui pour se concentrer doit rester à l’écart,
En subissant la faim et le froid de l’hiver
Supporte pour son œuvre un véritable enfer.
Car l’Artiste, le vrai, refuse la souillure
Que procure l’argent avec sa démesure,
Même si, pour cela, il endure un martyre
L’amour de son travail est pour lui un collyre.
Qu’importe les honneurs qui vont aux prétentieux
Qui vendent leurs salades à des prix très coûteux
Auprès d’individus qui, sans discernement,
Ne voient dans l’œuvre d’art qu’un simple placement.
Il y a, quelque part, un effet d’injustice
Puisque est privilégié sous le meilleur auspice
Ce qui est présenté comme une création
Puisque l’art se réduit à de l’innovation.
L’art classique pourtant doit survivre à la mode
Où on loue tout d’un rien tellement c’est commode,
Les hommes de talents sont toujours dans la lune
Et on les reconnaît qu’à seul titre posthume.
Extrait du reueil "Vagabondage"
Si l’homme...
 
Si l’homme voulait bien lever les frontières
Il n’existerait plus qu’un immense pays,
Un pays sans entraves, un état sans barrières,
Dans lequel nous pourrions y vivre tous unis.
Si l’homme voulait bien éliminer du monde
Despotes et tyrans opprimant les humains,
Nous pourrions alors faire une immense ronde
Pour fêter le retour de nouveaux lendemains.
Si l’homme voulait bien se montrer raisonnable
Et profiter du peu qui lui est accordé
Nous pourrions tous manger à une même table
En partageant le pain avec humanité.
Si l’homme voulait bien...je vis dans un délire
Car il conserve en lui tout son instinct bestial,
Or cela ôte en moi la moindre envie de rire
En sachant à quel point il peut semer le mal.
Extrait du recueil "Vagabondage"
Le voyageur immobile
 
Lorsque la nuit étend son voile grandiose
Et que le corps en paix mon âme se repose,
Mon esprit se libère et vogue vers les cieux
Afin de jouir, un temps, aux contes mystérieux
Qui peuplent les régions insondées de l’abîme,
Et qui savent si bien amener au sublime.
Dans ces endroits secrets, tout est immatériel
Mais, pourtant, j’évolue dans un lieu naturel
Où tout m’est familier, même cette chimère
Sur laquelle, Ã cheval, je survole la terre
Pour y chercher un coin, un bout de paradis
Qui puisse m’accueillir ? Or, je reste indécis
A choisir un endroit, une rive, une plage
Que le vaste océan à jamais n’endommage,
Dont l’azur est serein, sans nuage, sans vent,
Une brise exceptée qui souffle très souvent
Pour porter la fraîcheur au sein de cette terre
Que ne sauraient troubler les échos du tonnerre.
Oui, découvrir ce lieu, cet Eden perdu
Que Dieu, pourtant clément, ne nous a pas rendu,
Me laisse à hésiter dans mon vagabondage.
D’un pays inconnu se découpe un rivage
Dont je suis les contours, où vient mourir le flot
Qui recouvre le sable et s’estompe, aussitôt
Absorbé dans le sein d’un continent avide,
Suçant, avec douceur, chaque goutte du fluide
Pour ne pas se laisser submerger par les eaux
Que l’océan rejette, en d’énormes rouleaux.
J’aborde une falaise, où le plateau domine
La vague qui s’éteint dans le fond de l’abîme.
Je me fraie un chemin à travers les buissons,
Ecorchant mon habit parmi les frondaisons
Où gîtent des oiseaux criards, à mon approche,
Qui semblent me défier, me lancer un reproche
Pour oser, insolent, violer ainsi ces lieux
Interdits aux humains par trop peu scrupuleux.
Je comprends leur frayeur, et je m’enfuis très vite,
Je rejoins ma chimère, et nous quittons le site
Remontant vers le ciel, dans un vol si léger
Que la brise de mer semble nous emporter.
La côte disparaît faisant place à la plaine
Dont le parfum des fleurs attise mon haleine
Mais, déjà , au lointain, se dessine une ville.
Devoir m’y arrêter me paraît inutile,
Je poursuis donc ma course, au gré de mon désir,
Sur mon cheval volant qui hennit de plaisir.
Je survole des champs brunis par la lumière
Avant d’apercevoir une large rivière
Dont la face est ridée par quelques tourbillons.
Je les vois, d’où je suis, comme des médaillons
Collés sur un habit, d’une grise fadeur
Qui serait rehaussée par un peu de couleur.
J’entrevois une barque attachée à la rive,
Pour ne pas que le flot l’entraîne à la dérive
Au milieu du courant qui conduit à la mer,
Une chaîne retient, par ses anneaux de fer,
Qui tendue à craquer n’en résiste pas moins,
La frêle embarcation qui reste, néanmoins,
Sur les eaux à flotter d’un doux balancement
Près d’un arbre immergé, qui passe lentement.
Cet endroit, tout à coup, me semble trop humide
Et, pour m’en échapper, je tire sur la guide.
Ma monture bondit, m’emportant dans son vol,
Je fais corps avec elle et me tiens à son col
Pour éviter la chute, emporté par l’élan
Qui anime ce pur et très noble alezan.
Durant quelques instants, je suis le cours de l’onde,
Découvrant des marais à l’eau nauséabonde,
Je reviens vers les champs où frémissent les blés
Sous les coups des faucheurs qui se sont rassemblés.
Avec des crissements, les faux tranchent les tiges
D’un ample mouvement qui donne des vertiges
Et, je songe à la mort qui moissonne les hommes
Sur le pré des combats, vers la fin des automnes.
Je chasse la vision de l’affreuse sorcière
En poussant un juron, d’une façon grossière
Qui dénote ma haine, et encore, mon mépris
Pour la reine du deuil, maîtresse du gâchis.
Je cherche à m’éloigner de ce décor champêtre
Pour survoler un bois, me disant que, peut-être,
Je pourrais m’y poser pour reprendre mon souffle.
A voyager ainsi, quelquefois je m’essouffle,
Mon cœur a des sursauts, mon haleine s’attise,
Et chuter dans mon vol devient une hantise.
Trouvant dans le feuillage une vaste clairière
J’invite à s’y poser ma fidèle chimère.
Je descends de son dos, me couche sur la mousse
Pour goûter le silence, et le vent qui repousse
Comme des bras géants, des grands arbres la cime,
Tandis que, dans les cieux, un rond d’argent culmine.
Je distingue à souhait sur l’astre de la nuit
Chacun de ses reliefs, et je reste interdit
En songeant que des hommes ont foulé de leurs pas
Ce sol mystérieux, si loin de nos frimas.
La fraîcheur de la nuit, qui m’arrache un frisson,
Rappelle mon esprit à la juste raison.
Je rejoins mon coursier qui, paisiblement, broute;
Je grimpe sur son dos, puis il reprend sa route
M’entraînant vers le ciel, survolant un nuage
Avant que n’apparaisse un nouveau paysage.
Or, à peine entrevu, il s’estompe au lointain,
Et mon rêve mourant me retrouve incertain,
Etendu sur le dos au milieu de ma couche,
Avec les yeux mi-clos et, au coin de la bouche
La larme du regret d’un paradis perdu
Comme si, brusquement, Dieu m’en avait exclu.
Extrait du recueil "Le voyageur immobile"
Quelques extraits d'ouvrages - 11

Jack derrière la coupe qui lui a été remise le 15/09/2013
lors de l'exposition
du Comice Agricole de Vergt en(Dordogne)