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En définitive

 

Bien des ans sont passés et je reprends le texte

Que j’avais édité. C’est donc un bon prétexte

Pour montrer qu’à l’époque où j’écrivis ces lignes

Mes visions étaient encore assez bénignes

Car l’avance du temps a marqué de ses rides

Des sites, la beauté. Les humains sont stupides

Ils font n’importe quoi dans l’espoir d’un profit,

Un profit financier, oui, que cela soit dit

Je ne puis plus me taire au-devant de l’outrance

Du monde des puissants, de leur inconvenance

À toujours nous montrer du doigt, nous culpabiliser

Alors que les coupables se sont eux en premier.

Qui tire les profits lors de déboisements,

Des forêts ravagées sur tous les continents ?

Qui dégaze en secret les navires en mer

Est-ce vous ? Est-ce moi ? Qui crée ce vaste enfer

Pollué de plastiques et de rejets d’usines

Que déversent les fleuves devenus des latrines ?

L’atmosphère saturée par des gaz toxiques

Empeste nos poumons qui deviennent critiques,

Au bord de l’asphyxie. Mais ce qui est plus grave

Provient du nucléaire car plus aucune enclave

Ne parvient à stopper le nuage maudit

Qui porté par les vents, peut progresser sans bruit.

L’homme a commis l’erreur de s’estimer à tort

Qu’aux yeux de la nature il serait le plus fort,

Il n’est qu’un sot, un fou, livré à son orgueil

Qui va le mener droit dans le bois du cercueil

Entraînant avec lui toute l’humanité

Juste pour satisfaire son brin de vanité.

Cela démontre bien que faible est sa raison

Et qu’en fait de génie il n’est rien qu’un bouffon.

Qu’elle est belle l’élite en haut de son perchoir

Qui, snobe, fanfaronne et ne peut concevoir

Que nous mettions en doute un instant sa parole

Puisqu’elle a, sur sa tête, une immense auréole.

Balivernes tout ça, ne nous laissons pas prendre

Si notre cœur est bon, notre esprit n’est pas tendre

Nous en avons connus des airs de mirlitons

À présent ça suffit ! finies les illusions !

Je ne crois plus en rien, encore moins en vous,

Vous êtes des démons, des malades, des fous

Qui pour quelques deniers, qui pour quelques écus,

Vendez tous vos prochains, ceux qui vous ont élus.

Votre idéologie porte un nom : "Bénéfice"

Et pour y parvenir vous menez au supplice

Sans le moindre remords, sans la moindre pitié,

Des familles entières qui n’ont rien demandé.

Honte à vous, arnaqueurs, maudits aventuriers,

Gens de la pire espèce usant de l’ouvrier

Pour que de son travail, vous ayez l’opulence

Sans commisération, mais parfaite indécence.

Vous n’êtes bon à rien sinon créer le mal

Sur ce seul point précis, oui, pour être génial

Chacun de vous excelle, vraiment je vous l’accorde

Mais, en dehors de ça; vous méritez la corde.

Je vous entends parler de nature en détresse

Avec les larmes aux yeux, chapeau pour la prouesse !

Bravo l’honnêteté dont vous donnez la preuve

Quand la Terre est, par vous, si soumise à l’épreuve !

L’industrie vous rapporte un flot de bénéfices

Exigeant de ce fait de nombreux sacrifices

Non émanant de vous, mais bien de la planète

Qui est si malmenée qu’elle en perdra la tête.

Que ferez-vous alors ? Vous aurez tout gagné,

Car folie et orgueil auront tout ravagé.

Vous pouvez vous vanter, misérables mortels,

De nous avoir conduit sur vos nombreux autels.

Je vous accuse donc du plus grand génocide,

Monstrueuse tuerie, ignoble infanticide !

Comment pouvez-vous donc parler d’écologie

En rentabilisant chaque grande industrie

Dès l’instant que vous êtes, en premier, actionnaires ?

Cessez vos faux-fuyants, nous sommes réfractaires

Oui, nous, les gens du peuple, épris d’égalité,

Nous voulons vivre en paix, en toute liberté,

Sans avoir à porter l’effroyable fardeau

D’être esclave, marchant, noyé dans un troupeau.

Nous sommes des humains et non pas des zombis

Guidés par des gourous pleins de haine et mépris.

Puisque vous désirez obtenir la richesse

Commencez par quérir des notions de sagesse

Et non vous comporter comme un vil animal

Qui ne fait qu’obéir à son instinct bestial.

C’est beaucoup demander, sans doute direz-vous,

Très dur à supporter étant des grippe-sous.

Or, si tout comme moi paraissant raisonnable

Nous pourrions en amis être à la même table

Pour partager le pain ainsi que le repas

Echanger nos idées. Or, ça ne se peut pas

Car vos esprits bornés qui sont si mercantiles

Démontrent à quel point vos actes sont débiles,

Que votre esprit est noir et surtout indigeste,

Que de vous fréquenter c’est pire que la peste.

Aussi je n’en veux pas à la Terre qui gronde,

Qui cherche à se venger de notre race immonde

Lui ayant fait subir autant d’atrocités

S’agissant d’aujourd’hui ou les siècles passés.

Notre astre a grand besoin de secouer ses puces

Et, pour y parvenir, elle a nombre d’astuces

Puis un très vaste choix pour rappeler à l’ordre

L’humain, ce vermisseau qui sème le désordre.

Va-t-il être assez sage ? User de repentir

Afin de s’assurer un meilleur avenir ?

Je ne suis pas devin mais je peux deviner

Que l’homme, à l’avenir, ne voudra point changer.

 

Extrait du recueil "Pour un monde perdu"

ISBN - 978-2-85946-144-7

 

 

Evasion

 

Le rêve, quelquefois, me fait quitter le monde

Qui grouille de bêtises et de méchanceté,

Je me laisse emporter comme un vaisseau sur l’onde

Pour profiter un temps d’un peu de pureté.

 

Je fuis en déserteur l’univers matériel

Pour chercher des décors qui raviront mes yeux,

Je pars dans un pays qui est immatériel

Mais où règne la paix et où je suis heureux.

 

Je découvre des sites encor vierges à ce jour,

Où l’humain perverti n’a jamais mis le pied,

Lieux bénis par les dieux qui dispensent l’amour

Et qui, du Paradis, en font le marchepied.

 

L’aigle majestueux plane dans les espaces

Se laissant emporter par les souffles du vent,

Il surveille son aire où les petits rapaces

A prendre leur envol se préparent à présent.

 

Les pics recouverts par les premières neiges

Laissent paraître ici des grosses plaques brunes

Et là quelques isards forment des taches beiges

Qui vont se disperser lentement sous les brumes.

 

D’impétueux torrents dévalent en cascades

Des eaux claires et pures allant vers les vallées

Afin d’unir leurs cours en folles bousculades

Et commettant parfois d’énormes embardées.

 

Les rives maculées sous un voile de glace

Luisent sous le soleil qui perce le nuage,

J’aimerais m’approcher mais je manque d’audace

Etreint par une peur d’affronter un mirage.

 

C’est vrai que j’eus raison de ne plus faire un geste

Puisqu’un bruit importun est venu me surprendre

Stoppant mon évasion en ce pays agreste

Pour un endroit maudit que je ne peux comprendre.

 

Extrait du recueil "Vagabondage"

La culture

 

Quand l’emploi de ce mot noble qu’est la culture

Se surprend à rimer avec le mot ordure

Vous comprendrez dès lors que seul peut s’extasier

Un esprit perverti nageant dans le fumier.

 

Et pourtant il en est. Ils sont même nombreux

Les snobinards pervers qui trouvent devant eux

Des "œuvres" où même un chien n’irait pisser dessus

Tellement c’est affreux, insensé et confus.

 

Comme ils prolifèrent à un rythme infernal

Les soit-disant "artistes" au talent si génial

Qui ignorent pourtant la beauté, l’harmonie,

La sensibilité qui conduit au génie.

 

Ils puisent leur talent dans la facilité

Tant qu’un mécène est là pour leur notoriété

Et qu’il sera aisé de trouver un critique

Qui donnera un sens sur le plan "artistique".

 

Mais l’Artiste, le vrai, qui souffre pour son art,

Qui pour se concentrer doit rester à l’écart,

En subissant la faim et le froid de l’hiver

Supporte pour son œuvre un véritable enfer.

 

Car l’Artiste, le vrai, refuse la souillure

Que procure l’argent avec sa démesure,

Même si, pour cela, il endure un martyre

L’amour de son travail est pour lui un collyre.

 

Qu’importe les honneurs qui vont aux prétentieux

Qui vendent leurs salades à des prix très coûteux

Auprès d’individus qui, sans discernement,

Ne voient dans l’œuvre d’art qu’un simple placement.

 

Il y a, quelque part, un effet d’injustice

Puisque est privilégié sous le meilleur auspice

Ce qui est présenté comme une création

Puisque l’art se réduit à de l’innovation.

 

L’art classique pourtant doit survivre à la mode

Où on loue tout d’un rien tellement c’est commode,

Les hommes de talents sont toujours dans la lune

Et on les reconnaît qu’à seul titre posthume.

 

Extrait  du reueil "Vagabondage"

 

 

Si l’homme...

 

Si l’homme voulait bien lever les frontières

Il n’existerait plus qu’un immense pays,

Un pays sans entraves, un état sans barrières,

Dans lequel nous pourrions y vivre tous unis.

 

Si l’homme voulait bien éliminer du monde

Despotes et tyrans opprimant les humains,

Nous pourrions alors faire une immense ronde

Pour fêter le retour de nouveaux lendemains.

 

Si l’homme voulait bien se montrer raisonnable

Et profiter du peu qui lui est accordé

Nous pourrions tous manger à une même table

En partageant le pain avec humanité.

 

Si l’homme voulait bien...je vis dans un délire

Car il conserve en lui tout son instinct bestial,

Or cela ôte en moi la moindre envie de rire

En sachant à quel point il peut semer le mal.

 

Extrait du recueil "Vagabondage"

 

 

Le voyageur immobile

 

Lorsque la nuit étend son voile grandiose

Et que le corps en paix mon âme se repose,

Mon esprit se libère et vogue vers les cieux

Afin de jouir, un temps, aux contes mystérieux

Qui peuplent les régions insondées de l’abîme,

Et qui savent si bien amener au sublime.

Dans ces endroits secrets, tout est immatériel

Mais, pourtant, j’évolue dans un lieu naturel

Où tout m’est familier, même cette chimère

Sur laquelle, à cheval, je survole la terre

Pour y chercher un coin, un bout de paradis

Qui puisse m’accueillir ? Or, je reste indécis

A choisir un endroit, une rive, une plage

Que le vaste océan à jamais n’endommage,

Dont l’azur est serein, sans nuage, sans vent,

Une brise exceptée qui souffle très souvent

Pour porter la fraîcheur au sein de cette terre

Que ne sauraient troubler les échos du tonnerre.

Oui, découvrir ce lieu, cet Eden perdu

Que Dieu, pourtant clément, ne nous a pas rendu,

Me laisse à hésiter dans mon vagabondage.

D’un pays inconnu se découpe un rivage

Dont je suis les contours, où vient mourir le flot

Qui recouvre le sable et s’estompe, aussitôt

Absorbé dans le sein d’un continent avide,

Suçant, avec douceur, chaque goutte du fluide

Pour ne pas se laisser submerger par les eaux

Que l’océan rejette, en d’énormes rouleaux.

J’aborde une falaise, où le plateau domine

La vague qui s’éteint dans le fond de l’abîme.

Je me fraie un chemin à travers les buissons,

Ecorchant mon habit parmi les frondaisons

Où gîtent des oiseaux criards, à mon approche,

Qui semblent me défier, me lancer un reproche

Pour oser, insolent, violer ainsi ces lieux

Interdits aux humains par trop peu scrupuleux.

Je comprends leur frayeur, et je m’enfuis très vite,

Je rejoins ma chimère, et nous quittons le site

Remontant vers le ciel, dans un vol si léger

Que la brise de mer semble nous emporter.

La côte disparaît faisant place à la plaine

Dont le parfum des fleurs attise mon haleine

Mais, déjà, au lointain, se dessine une ville.

Devoir m’y arrêter me paraît inutile,

Je poursuis donc ma course, au gré de mon désir,

Sur mon cheval volant qui hennit de plaisir.

Je survole des champs brunis par la lumière

Avant d’apercevoir une large rivière

Dont la face est ridée par quelques tourbillons.

Je les vois, d’où je suis, comme des médaillons

Collés sur un habit, d’une grise fadeur

Qui serait rehaussée par un peu de couleur.

J’entrevois une barque attachée à la rive,

Pour ne pas que le flot l’entraîne à la dérive

Au milieu du courant qui conduit à la mer,

Une chaîne retient, par ses anneaux de fer,

Qui tendue à craquer n’en résiste pas moins,

La frêle embarcation qui reste, néanmoins,

Sur les eaux à flotter d’un doux balancement

Près d’un arbre immergé, qui passe lentement.

Cet endroit, tout à coup, me semble trop humide

Et, pour m’en échapper, je tire sur la guide.

Ma monture bondit, m’emportant dans son vol,

Je fais corps avec elle et me tiens à son col

Pour éviter la chute, emporté par l’élan

Qui anime ce pur et très noble alezan.

Durant quelques instants, je suis le cours de l’onde,

Découvrant des marais à l’eau nauséabonde,

Je reviens vers les champs où frémissent les blés

Sous les coups des faucheurs qui se sont rassemblés.

Avec des crissements, les faux tranchent les tiges

D’un ample mouvement qui donne des vertiges

Et, je songe à la mort qui moissonne les hommes

Sur le pré des combats, vers la fin des automnes.

Je chasse la vision de l’affreuse sorcière

En poussant un juron, d’une façon grossière

Qui dénote ma haine, et encore, mon mépris

Pour la reine du deuil, maîtresse du gâchis.

Je cherche à m’éloigner de ce décor champêtre

Pour survoler un bois, me disant que, peut-être,

Je pourrais m’y poser pour reprendre mon souffle.

A voyager ainsi, quelquefois je m’essouffle,

Mon cœur a des sursauts, mon haleine s’attise,

Et chuter dans mon vol devient une hantise.

Trouvant dans le feuillage une vaste clairière

J’invite à s’y poser ma fidèle chimère.

Je descends de son dos, me couche sur la mousse

Pour goûter le silence, et le vent qui repousse

Comme des bras géants, des grands arbres la cime,

Tandis que, dans les cieux, un rond d’argent culmine.

Je distingue à souhait sur l’astre de la nuit

Chacun de ses reliefs, et je reste interdit

En songeant que des hommes ont foulé de leurs pas

Ce sol mystérieux, si loin de nos frimas.

La fraîcheur de la nuit, qui m’arrache un frisson,

Rappelle mon esprit à la juste raison.

Je rejoins mon coursier qui, paisiblement, broute;

Je grimpe sur son dos, puis il reprend sa route

M’entraînant vers le ciel, survolant un nuage

Avant que n’apparaisse un nouveau paysage.

Or, à peine entrevu, il s’estompe au lointain,

Et mon rêve mourant me retrouve incertain,

Etendu sur le dos au milieu de ma couche,

Avec les yeux mi-clos et, au coin de la bouche

La larme du regret d’un paradis perdu

Comme si, brusquement, Dieu m’en avait exclu.

 

Extrait du recueil "Le voyageur immobile"

Quelques extraits d'ouvrages - 11

Jack derrière la coupe qui lui a été remise le 15/09/2013

lors de l'exposition

du Comice Agricole de Vergt  en(Dordogne)

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