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Biographie  - suite 3

En septembre 1978, après être sorti victorieux d’une hémiplégie qui l’a immobilisé plus de deux mois, Jack Harris sponsorisé par Edmond Siboni, transitaire à l’aéroport de Roissy, va s’installer au village artisanal de Guillaume-le-Conquérant, à Dives-sur-mer. C’est dans ce cadre rustique qu’il ouvre un atelier d’art ou il y fait de l’imprimerie d’art, et fabrique ses premiers santons et soldats de plomb. L’année suivante dans un second local, il ouvre un café-théâtre dans lequel il se produit chaque soir sur scène avec sa fille Aurore jusqu’en septembre 1980.

 

Parallèlement à ses occupations scéniques, le poète publie au cours de l’année 1979, un nouveau dictionnaire de pensées et de maximes sous le titre "Puisque je suis ton frère". Cet ouvrage sera présenté au public en janvier 1980, année où il termine la rédaction d’un premier volume d’une série d’anticipation intitulée "La fin des tyrans". Le premier tome est baptisé "Les révoltés d’Urion". Vont suivre, quelques mois plus tard, un disque 33 tours ainsi qu’une sélection de ses meilleurs poèmes, imprimés toujours par ses soins, sur des papiers de luxe tels que du parchemin, papier à inclusions florales, etc...

 

Désormais ses travaux ne s’effectuent plus sur la petite presse à volet mais sur une antique presse à pédale, venue directement de Boston, aux U.S.A. C’est un vieil imprimeur de Lisieux, qui lui a fait cadeau de ce matériel en lui disant: "Plutôt que de la vendre à des antiquaires, je préfère te l’offrir car je sais qu’avec toi, la machine revivra." Effectivement, le poète va garder toute sa vie une véritable vénération pour sa vieille Pearl datant de 1870, qui lui a permis d’exécuter tant de travaux.

 

En 1981, de retour en banlieue parisienne, outre les nombreux spectacles dans lesquels il se produit, il publie "Recueil de chansons - tome 1" tout en travaillant comme taxateur et déclarant en douane dans l’entreprise Air Sea International, d’Edmond Siboni.

 

Travaillant sur une base de dix-huit heures par jour en raison de ses multiples activités, le 24 décembre 1983, il est pour la seconde fois victime d’une paralysie partielle. L’artiste va lutter de longs mois avec une énergie peu commune mais qui, en définitive, va lui permettre de se rééduquer et de reprendre ses activités scéniques. Cette difficile période crée, pour la vie de la famille, une situation financière catastrophique qui s’ajoute aux soucis causés par la santé précaire à laquelle le poète doit faire front.

 

Dès le 6 Janvier 1983, il est admis comme auteur-compositeur-interprète à la Société des Auteurs-Compositeurs et Editeurs de Musique. En septembre de la même année, il termine le premier jet d’un roman versifié "Les deux cœurs", par lequel il tente d’exorciser de vieux souvenirs qui le tenaillent. Du 12 février au 9 juillet de la même année, le poète produit de façon hebdomadaire sa propre émission radiophonique "Voyage à travers la poésie" sur l’antenne de R.C.S. mais la Radio Communautaire de Sevran devra cesser d’émettre pour la simple raison que l’agrément qu’elle a sollicité a fait l’objet d’un refus. Puis, en 1984, ne pouvant plus travailler qu’à mi-temps en raison de sa santé, il perd son emploi à l’aéroport de Roissy ce qui représente un écueil de plus à surmonter tant sur le plan moral que pécuniaire.

 

Bravos d’or du Cercle des Poètes et Artistes Indépendants de la Région de l’Aulnoye, Jack Harris sort en févier 1984 un nouveau disque "Hommage à Jacques Brel" qu’il dédie en souvenir de l’artiste disparu. Les chansons qui composent ce disque sont tellement imprégnées de l’esprit de Brel que François Rauber lui mentionne dans un courrier qu’il lui adresse pour en établir la critique: "... mais je me demande surtout dans l’ensemble de votre démarche s’il est utile ou même de bon goût "d’en ajouter" à ce qu’à écrit Jacques Brel. Cela se suffit à soi-même et il est préférable - me semble-t-il de ne pas y toucher". Sans doute est-ce là l’une des raisons pour lesquelles si le disque, dès sa sortie, fut diffusé sur les radios et la télévision hors de nos frontières, il passa pratiquement inaperçu sur le territoire français à l’exception de quelques radios libres, d’où l’amertume du poète.

 

Quoique très fatigué, physiquement comme moralement, il se réfugie en Ardèche, à Annonay, où il innove un atelier de créations d’art. C’est dans un cadre typique qu’il présente ses œuvres en juillet 1985.

 

Un an après son installation, sur la demande de quelques-uns de ses amis, le poète va céder à la tentation d’exercer à nouveau ses talents de journaliste. Jusqu’à ce que "La Chronique" disparaisse en mars 1988, il alimente chaque semaine sa rubrique sous le titre de "Chronique d’humeur" par des articles dans lesquels il s’insurge contre la bêtise humaine, la corruption, la politique et autres causes sensibles, autrement dit, il expose sans la moindre retenue ses sentiments contre "tous ces grands fléaux qui ravagent notre Terre et la pourrissent". Sa franchise, claire et directe, mais également violente, acide et souvent indigeste, ainsi qu’il se plaît à l’exprimer, lui attire de nombreux ennemis. Cela lui importe peu car, dit-il : "Seuls se vexent ceux qui se sentent visés et qui sont en plus des imbéciles, car une personne intelligente possédera assez de sagesse pour effectuer son examen de conscience."

 

En décembre 1987, il présente le premier tome des "Poèmes maudits" et, quelques mois plus tard, il édite la troisième édition du tome 1 de "Du fond du cœur". Alors qu’il n’a aucune intention de le faire, le poète établit un record littéraire lorsqu’il présente le 22 avril 1988 son roman intitulé "Les deux cœurs". Ce roman est le plus long roman en vers publié depuis deux siècles. "Ce chant d’amour ressuscite une littérature que l’on croyait à tout jamais disparue" s’empresse de souligner dans ses colonnes le Dauphiné libéré. Encore que cet ouvrage représente uniquement le premier jet d’un ouvrage qui va trouver une seconde version en 1998, version qui comportera pas moins de 8.906 vers en alexandrins.

 

" Cimetière à bateaux "

Huile sur toile de Jack Harris

Deauville - 1976

" Ciel  rouge en zone rurale"

Huile sur toile de Jack Harris

Deauville - 1976

Jack Harris en spectacle bénévole

fin 1983, à Marne-la-Vallée,

pour une association de locataires.

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